Nice-Matin (Cannes)

Attrape-moi si tu peux

A Monaco depuis l’été 2019, Ruben Aguilar est devenu un indéboulon­nable sur le côté droit de la défense. A 27 ans, l’infatigabl­e latéral s’impose comme une référence à son poste en L1

- VINCENT MENICHINI

En Ligue 1, il est le joueur qui court le plus. A Monaco, il est celui qui joue le plus, avec Benoît Badiashile. En six journées, toutes disputées dans leur intégralit­é, Ruben Aguilar a parcouru 73,9 kilomètres, soit deux de plus que son poursuivan­t, le milieu stéphanois Mahdi Camara. Depuis le début de saison, « La Machine », comme le surnomme Benjamin Lecomte, son grand pote depuis leur expérience commune à Montpellie­r, tourne à plein régime. Niko Kovac adore tout ce que fait le natif de Grenoble, et notamment cette capacité à arpenter le couloir droit, dans un sens comme dans l’autre, durant plus de 90 minutes. « Ruben est très performant depuis le début de la préparatio­n et affiche une vraie progressio­n, note le coach monégasque. Il marque, a effectué deux passes décisives. Il met beaucoup d’intensité dans ses courses. Il pourrait jouer deux matchs d’affilée (sourires). S’il poursuit dans cette voie, il va encore progresser, c’est une évidence. »

Un cadre du groupe

A 27 ans, Aguilar atteint une forme de plénitude après une première saison convenable marquée par deux expulsions et des matchs plus ou moins aboutis. Acheté huit millions d’euros à l’été 2019, il avait mis quelques mois à apprivoise­r les codes d’un club plus huppé, tout comme ceux d’un vestiaire moins soudé et perturbé par les multiples changement­s d’entraîneur. L’arrivée de Kovac a remis de l’ordre et permis à Aguilar de prendre une importance nouvelle au sein du groupe. Avec Ben Yedder, Fabregas, Sidibé ou encore Lecomte, il fait partie des cadres. Des voix qu’on écoute plus que d’autres, ce qui ne l’empêche pas d’amuser la galerie quand le moment s’y prête. « C’est un soldat, un travailleu­r de l’ombre, mais aussi un vrai chambreur et, donc, un boute-en-train, pose un habitué de La Turbie. Il apporte de la fraîcheur au groupe. Ruben, c’est un gars simple, qui n’est pas déconnecté des réalités. » « Je confirme, la preuve, il n’a pas changé de numéro et de copine depuis son passage à Auxerre (2014-2017) », note Jean-Luc Vannuchi, qui l’a lancé en profession­nel après quelques mois de chômage. L’actuel sélectionn­eur de l’équipe de France U20 se souvient parfaiteme­nt de ces deux matchs qui ont changé le destin d’Aguilar, alors en CFA à Grenoble après avoir été éjecté du centre de formation de Saint-Etienne.

« De l’or en barre pour un entraîneur »

« A chaque fois, j’étais venu pour voir d’autres joueurs mais j’ai flashé sur lui. Je ne suis pas surpris par son évolution. Pour un entraîneur, c’est de l’or en barre un joueur comme lui. Ça bosse, se donne à 100 % du début à la fin d’une séance, tout comme en match. »

A Montpellie­r, qu’il retrouve avec plaisir et appétit cet après-midi, Aguilar excellait en position de piston dans le 3-5-2 de Michel Der Zakarian. Sur le Rocher, il s’affirme comme une référence au poste de latéral droit dans une défense à quatre. « On avait beaucoup bossé pour qu’il soit plus discipliné dans ce schéma, mais aussi pour améliorer sa qualité de centre, se rappelle Vannuchi. Auxerre n’était qu’une étape, je le cite souvent en exemple. »

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C. Dodergny) Ruben Aguilar a rapidement conquis Niko Kovac, qui ne s’en est jamais passé cette saison.(Photo
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