La parole libérée des enseignants azuréens
L’hommage au professeur d’histoire-géo se tiendra demain à 19 heures à la Sorbonne. L’exécutif promet des réponses fortes pour empêcher « les islamistes de dormir tranquilles dans notre pays »
L’exécutif a lancé hier une série d’opérations visant la mouvance islamiste et promet « une guerre contre les ennemis de la République », trois jours après l’assassinat sauvage de Samuel Paty qui a donné lieu à de nouvelles arrestations. Quinze personnes, dont quatre collégiens, étaient hier soir en garde à vue, interrogées par les enquêteurs antiterroristes qui cherchent à établir si le meurtrier, un Russe tchétchène de 18 ans tué par la police, a bénéficié de complicités.
Désigné par des collégiens
Selon une source proche du dossier, Samuel Paty a été « désigné » à l’assaillant, Abdoullakh Anzorov, « par un ou plusieurs collégiens, a priori contre une rémunération ».
Parmi les nouveaux gardés à vue figure également un homme condamné pour terrorisme, qui déclare « spontanément avoir été en lien avec l’auteur quelque temps avant les faits », selon une source judiciaire. Décapité vendredi près du collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) où il enseignait, Samuel Paty a été visé, selon Gérald Darmanin, par une « fatwa » lancée par un parent d’élève et un prédicateur - tous deux en garde à vue - pour avoir montré des caricatures du prophète Mahomet lors d’un cours sur la liberté d’expression.
« Harceler » et « déstabiliser »
En marge de l’enquête, «34opérations de police » ont été lancées hier contre des individus et associations proches de la mouvance islamiste.
Ces opérations se poursuivront à raison d’une vingtaine par jour pour « harceler » et « déstabiliser» cette mouvance, a précisé l’entourage de Gérald Darmanin.
Le ministre a également annoncé avoir demandé au préfet de Seine-Saint-Denis de fermer, dès hier soir, la mosquée de Pantin, qui avait relayé sur sa page Facebook une vidéo dénonçant le cours sur les caricatures de Mahomet de Samuel Paty.
Ces opérations interviennent dans la foulée d’un Conseil de défense dimanche soir, pendant lequel Emmanuel Macron a annoncé un « plan d’action » pour empêcher les islamistes de « dormir tranquilles dans notre pays ». Dès hier, Gérald Darmanin a précisé que 51 associations proches de cette mouvance étaient dans le collimateur des autorités et annoncé que plusieurs d’entre elles seront dissoutes en Conseil des ministres, citant nommément le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) et l’association humanitaire BarakaCity.
Une marche blanche ce soir à Conflans
Ce matin, les patrons France des grands réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Google, Tiktok et Snapchat) sont convoqués par la ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa, pour trouver des moyens de mieux contrer « le cyber-islamisme ». Hier, des représentants du Conseil français du culte musulman (CFCM) ont été par ailleurs reçus par le chef de l’État.
Ce soir, une marche blanche doit se tenir à Conflans-Sainte-Honorine en sa mémoire avant un hommage national qui lui sera rendu demain dans la Cour de la Sorbonne en présence du chef de l’État.