Nice-Matin (Cannes)

Le plafond du logement social s’effondre sur le lit des enfants

Une partie du plafond de ce logement social s’est effondrée il y a quelques jours. La famille qui compte cinq enfants devrait être relogée prochainem­ent en raison de l’insalubrit­é des lieux

- SANDIE NAVARRA snavarra@nicematin.fr

Le drame a été évité de justesse. « Samedi 10 octobre, vers 9 heures, mon mari venait de rentrer du travail », rembobine Cécile, maman de 5 enfants. «Il est allé dans notre chambre, où se trouvaient mon fils de 6 mois et ma fille de 2 ans. Il a remarqué que de l’eau s’écoulait du plafond. Il a compris que ça allait s’écrouler. Il a pris les petits et les amenés dans le salon. Quelques minutes plus tard, le plafond, juste au-dessus du lit, s’est effondré d’un seul coup. Si c’était arrivé dans la nuit, ça aurait été dramatique… Les pompiers sont ensuite venus enlever les morceaux qui menaçaient encore de tomber. »

La famille occupe ce logement social, situé boulevard Victor-Hugo dans le centre de Grasse, depuis 2007. « Il y a des infiltrati­ons d’eau depuis des mois. On a demandé plusieurs fois à être relogés, sans résultat. »

Moisissure, souris et cafards

L’insalubrit­é a peu à peu gagné du terrain, malgré les heures de ménage. La moisissure a envahi et noirci certains murs, notamment dans la salle de bains et dans les toilettes, que le couple a dû condamner.

« J’ai peur pour la santé de mes enfants », s’inquiète Cécile. «Ma fille aînée a eu un pneumocoqu­e, elle a les poumons fragiles. » La mère de famille a quant à elle de l’asthme : « J’ai passé dix jours en réanimatio­n l’hiver dernier à cause d’une mauvaise grippe. » L’humidité n’est malheureus­ement pas le seul problème. « On est aussi envahis par les souris et les cafards… On a mis des pièges un peu partout, mais on n’arrive pas à s’en débarrasse­r. »

Malgré la dangerosit­é des lieux, le bailleur 3F, qui gère le quatrepièc­es de 100 m2 situé au 1er étage de cet immeuble qui en compte 3, aurait, selon Cécile, refusé la demande de relogement du couple

(lire ci-contre). «On nous a répondu qu’il n’en était pas question, que des travaux seraient effectués. Mais on ne sait même pas quand ! Et un maçon nous a assuré que malgré des réparation­s, ça ne tiendrait pas. C’est tout le bâtiment qui risque de s’écrouler. On a expliqué au bailleur que ça avait failli tuer nos enfants, que la petite a été très choquée, mais ça n’a rien changé ! »

« Difficile de vivre dans cet environnem­ent »

En attendant, la famille partage les deux chambres restantes, et vit avec la peur au ventre.

La situation, déjà compliquée, est devenue intenable. «Ondortavec deux nos enfants, on se marche littéralem­ent dessus. Et les vacances scolaires arrivent. »

Dans l’impasse, la famille lance un appel à l’aide. « On paye 900 euros de loyer par mois. Mon mari est chauffeur poids lourd et je suis mère au foyer. On n’a pas le choix. C’est très difficile de vivre dans cet environnem­ent. On n’invite jamais personne, même nos proches tellement on a honte de l’état de cet appartemen­t. »

 ??  ?? Dans la chambre parentale, une partie du plafond s’est effondrée. Ci-dessous, les toilettes et la porte de la salle de bains, envahis par la moisissure. (Photos Patrice Lapoirie et DR)
Dans la chambre parentale, une partie du plafond s’est effondrée. Ci-dessous, les toilettes et la porte de la salle de bains, envahis par la moisissure. (Photos Patrice Lapoirie et DR)
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