Le 7e art continue de tourner
Alors, forcément, au coeur d’une période si particulière, l’activité a connu un vrai coup de frein. Et, grosso modo, s’achèvera avec moitié moins de projets aboutis que les dernières années. Pourtant, la volonté de faire de la cité des festivals une terre de tournages demeure intacte. Dès la reprise (la France a, d’ailleurs, été le er pays d’Europe à retrouver les plateaux), producteurs et équipes se sont réapproprié les décors de la cité. L’arrivée de l’émission Ninja Warrior ,en septembre sur la Pantiero, n’est pas passée inaperçue ; ni celle du film A girl’s room, plus récemment, dans les ruelles du Suquet. D’autres, plus discrets, les ont accompagnés. Projets achevés et projets futurs avec, en figure de proue, la très attendue et non moins ambitieuse série Cannes Confidential. Bon an, mal an, continuer de tourner. De rêver et faire rêver, aussi. Malgré la crise de la Covid – et son impact sur le secteur – le e art va encore jouer son rôle.
Un rôle, en ces temps moroses, peut-être plus important que jamais…
L’annonce, en avril 2019, avait de quoi faire saliver : une série internationale intégralement tournée à Cannes, « qui n’a rien à envier à Hollywood », lançait alors Patrick Nebout. Aux « antipodes » des réalisations noires qui dominent le marché ; quelque chose «de beaucoup plus lumineux, proche de La La Land ou Amicalement vôtre [dont nombre d’épisodes ont aussi été tournés sur la Côte d’Azur en 1971 et 1972], référence subconsciente avec ses décors iconiques » poursuivait le président de la société de production Dramacorp. Une création de l’auteur britannique Chris Murray (Inspecteur Barnaby, Waterloo Road, Van de Valk, Doctors…), au ton joyeux et décalé, mettant en scène un duo de justiciers (elle, policière idéaliste et ambitieuse ; lui, ancien maître faussaire). Début du tournage prévu « courant 2020. »
Un projet « très sûr »
Depuis, la Covid-19 a, évidemment, changé la donne. Alors, mort dans l’oeuf, le projet Cannes Confidential ? Du tout ; simplement décalé en 2021. En période d’incertitude liée à la pandémie, le paramètre « 100 % cannois » se révèle ainsi être un avantage : « Dans les conditions actuelles, le tournage et la production sont contrôlés car il n’y aura aucun déplacement. Les équipes, comédiens et réalisateurs seront tous sur place, c’est un projet très sûr », promet Patrick Nebout.
En effet, dans sa politique volontariste d’accueil de tournages [lire plus loin], la Ville veut faciliter au maximum le processus (mise à disposition gracieuse du domaine communal, gratuité du stationnement, appui des démarches de repérages de sites, aide à l’organisation de castings au côté de la Commission du film de la Côte d’Azur…). « On focalise sur les décors locaux, très variés et tellement sous-utilisés, poursuit le producteur.
On va mettre à profit cette esthétique avec la mer, les îles de Lérins, la Croisette… Une atmosphère californienne, avec sa propre identité. On coche plusieurs cases pour faire quelque chose d’assez unique. »
Ainsi, la saison inaugurale sera séquencée en huit épisodes de 45’, chacun avec leur intrigue propre et une enquête résolue, même si un fil conducteur narratif sera développé.
Casting de haut vol ?
Il y a quelques semaines, Dramacorp a signé avec AMC Network, le groupe américain qui détient, notamment, la chaîne Sundance TV ; mais aussi AMC, diffuseur de « monstres » tels que The Walking Dead, Breaking Bad ou Mad Men… « On a programmé la série sur les États-Unis, la Grande-Bretagne, le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande… »
Le partenariat avec un diffuseur européen est, lui, «en phase de finalisation. Nous sommes en discussion avancée. » Pour l’heure, on attend. Même chose pour le casting : « On vient de lancer le processus. Ce sera un mix de comédiens britanniques et français [la série sera tournée en anglais] et on travaille sur des noms assez prestigieux. » On salive toujours et on patiente, donc…