Des malades toujours plus âgés
Comme cela a semble-t-il été le cas partout en France, les hôpitaux du département accueillent dans les services de médecine et en particulier d’infectiologie, des malades de la Covid de plus en plus âgés. « On a d’abord vu arriver des jeunes, et puis, progressivement, cette population a cédé la place à une patientèle plus âgée – à ans en moyenne – souffrant de formes assez graves de la Covid- nécessitant parfois un transfert en réanimation, analyse le Dr Denis. Depuis dix jours, nous assistons à une nouvelle évolution : les patients que nous accueillons sont beaucoup plus âgés : ils ont ou ans. Ils ne peuvent être admis en réanimation, mais nous mettons tout en oeuvre pour essayer de les sauver. » Même tableau au CHU de Nice : « Les patients hospitalisés dans nos services de médecine sont plus âgés que lors de la première vague », observe le Pr Carles.
Ces patients très âgés, vulnérables, exigent pour la plupart d’entre eux d’être hospitalisés pendant une longue période. D’où une « embolisation » des lits, et des capacités hospitalières qui saturent. D’autant que contrairement à ce qu’il s’est produit au cours de la première phase épidémique, le mot d’ordre est désormais d’éviter de déprogrammer : l’hôpital doit continuer de fonctionner à l’identique. « En mars, on avait tout arrêté, et on concentrait les efforts sur les malades Covid. Là, on doit aussi gérer la vie quotidienne, augmenter notre capacité de travail, alors qu’en cette période de l’année, elle est classiquement déjà très importante. Notre hôpital est plein de malades Covid et non Covid : hormis en pédiatrie et en gynécologie, nous n’avons plus un seul lit libre. Et dans les faits, nous avons commencé à déprogrammer », relate le Dr Denis. Et il ne le cache pas : « Oui, dans ce contexte, je suis plus inquiet que lors de la première vague. » Une note positive toutefois : « Les liens entre public et privé se sont renforcés ; alors que le secteur privé avait été mis à l’écart du dispositif de lutte contre la Covid, il se retrouve désormais lui aussi mis à contribution, et on peut s’en réjouir. »