Nice-Matin (Cannes)

La santé mentale encore et toujours un tabou

Projection d’un film et conférence pour mettre en exergue la difficulté de maintenir un équilibre familial dans ces foyers touchés par les troubles psychiques

- BÉATRICE COUREL

Santé mentale et discrimina­tion, le thème de la 31e semaine d’informatio­n sur la santé mentale qui aurait dû avoir lieu en mars. L’amour filial inconditio­nnel face aux troubles psychiques paternels, un sujet montré sur le grand écran du cinéma de l’espace de la Vignasse, hier soi. À la suite de ce premier long métrage troublant, déchirant et touchant sur l’équilibre familial ébranlé par une réalité sociale souvent méconnue, place aux échanges.

Informer, toucher dialoguer

L’acceptatio­n, les soins, le danger, les regards des enfants et celui des autres, la stigmatisa­tion : une soirée organisée par le conseil local de santé mentale de la commune. Pour Laurence Deront, la coordinatr­ice, « ce problème est une priorités pour la commune et dans ce cadre nous travaillon­s avec un collectif, dont font partie les Visiteurs du Soir qui on dédié une soirée de leur programmat­ion à cette cause. » Un thème pour tous ? « Il me semble très important de parler de la question de la santé mentale au grand public. Schizophré­nie, bipolarité, dépression les pathologie­s sont nombreuses et une personne sur quatre est impactée. La plupart des personnes en dehors des milieux concernés ignorent souvent que quatre cent cinquante millions de personnes sont touchées dans le monde et cela partout quel que soit le pays ou la culture. Il faut dédramatis­er la situation, donner des informatio­ns et, pour moi, ce qui est intéressan­t et primordial c’est informer, toucher et dialoguer avec le public jeune. »

Pourquoi ce premier film d’une jeune réalisatri­ce ? « C’est dans cette idée que j’ai choisi, La forêt de mon père, sélectionn­é à Cannes dans la catégorie Écran Junior, qui présente les meilleurs internatio­naux à destinatio­n des collégiens et des lycéens. C’est un très belle histoire, poétique pour toutes les génération­s, mais traitée du point de vue d’une adolescent­e. Vero Cratzborn a été touchée personnell­ement dans sa vie, par le sujet. Après la séance le docteur Carole Mitaine, ancienne chef du service de psychiatri­e de l’hôpital d’Antibes, initié un débat en comagnie de Brigitte Losfeld, déléguée 06 de l’union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapée­s psychiques. »

Bientôt des séances dans les collèges et lycées

La suite ? « Dans un premier temps, nous avons décidé de diffuser ce film dans le cadre de cette action, Mais dans un second temps, j’espère pouvoir organiser des séances dans les collèges et les lycées de la commune en présence de la réalisatri­ce dont c’est le premier long métrage, mais qui a reçu un très bon accueil. L’éducation

nationale serait favorable à cette idée, pour l’année prochaine. » Il faut briser le silence ? « Il faut oser et nous pouvons aider. A Garbejaïre, nous avons la chance de collaborer avec trois services hospitalie­rs, psychiatri­e et psychologi­e pour l’adulte, pour l’enfant et les conduites addictives. Il nous faut aussi des ressources pour collaborer avec des associatio­ns très structurée­s et très diverses. Le but : que les jeunes ne se murent pas dans le silence, puissent s’exprimer, qu’ils connaissen­t ses lieux ou s’informer et les personnes formées à les écouter et les endroits où échan ger. Une mère bipolaire, un père en burn-out ou un frère fragile cela arrive, cela ne doit plus être tabou. »

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Marie-Jo Patanchon et Laurence Deront du conseil local de santé mentale de la ville. (DR)

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