Le musée d’Angoulême met à l’honneur un Grassois oublié
Lorsque l’on prononce le nom de Fragonard, nous pensons tout de suite à Jean-Honoré, mais on oublie assez vite que le fils, Alexandre-Évariste, dispose d’une carrière notable. Un talent que le temps a malheureusement plongé un peu dans l’oubli.Le musée d’Angoulême a décidé de consacrer une exposition sur le travail de l’artiste, avec le soutien du musée du Louvre et de nombreux musées de France et collections privées.
« Il y a trente prêteurs différents. C’est la première rétrospective jamais faite sur cet artiste tombé un peu dans l’oubli », explique Emilie Salaberry-Duhoux, directrice du musée d’Angoulême au sujet de cette exposition qui a demandé deux ans de travail. Les habitants de la ville pourront découvrir les oeuvres de l’artiste jusqu’au 3 janvier 2021. Né à Grasse en 1780, Alexandre-Évariste Fragonard reçoit une formation classique auprès de son père, Jean-Honoré Fragonard,
et du peintre David. Peintre d’histoire avant tout, Alexandre-Évariste se révèle, au fil des années, touche-à-tout de génie. Nourrie de sa fascination pour l’univers du théâtre et pour les vies d’artistes, sa production s’intensifie en même temps qu’elle se diversifie.
Alexandre-Évariste s’illustre ainsi dans la production de décors pour la Manufacture de Sèvres (18041839), dans la conception de maquettes de costumes pour l’Opéra de Paris (1824), s’essaie aux dessins gravés et lithographiés, réalise des modèles de tapisseries pour les Gobelins,
oeuvre comme décorateur pour Lucien Bonaparte et sur le chantier du Palais Bourbon. En peinture, enfin, il apparaît comme l’un des derniers tenants du genre « troubadour », qu’il anime d’un dernier souffle dans les années 1820.