Nice-Matin (Cannes)

Le Gym tombe de haut

Le bonheur de regoûter à l’Europe a laissé place à la grosse déception de subir une humiliatio­n dès le premier match de groupe face au favori de la poule. Il faudra vite s’en relever

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L’Europe est une compétitio­n sans compromis, ni hasard. Dix minutes d’absence, et c’est déjà deux buts encaissés (20, 16’). Une dernière demiheure ratée, et c’est une lourde rouste qui vous attend en fin de soirée (quatre buts en 30 minutes, 6-2). Leverkusen n’a pas été quart de finaliste de la dernière édition de Ligue Europa pour rien, le Gym a pris une leçon qui pourrait laisser des traces, mais aussi lui indiquer le chemin qui reste à parcourir pour être à la hauteur du niveau internatio­nal.

Parce que les Aiglons n’ont pas été ridicules pendant 90 minutes, loin de là. Les hommes de Vieira ont même été séduisants en première période. Ils avaient mieux démarré la rencontre que leurs homologues allemands, déjà timides sur le début de la Bundesliga (1 victoire, 3 nuls). Sans spectateur­s mais sous le bruit assourdiss­ant du déluge sur le toit de la magnifique BayArena, le 3-5-2 niçois était bien entré dans son match. Jusqu’à donc cette première absence coupable sur laquelle Leverkusen s’est jeté telle une bête affamée pour oublier son inefficaci­té offensive en championna­t (3 buts en 4 matchs). Le premier but récompense une superbe action collective sur laquelle Dante n’est pas irréprocha­ble (11’), le second est un bijou individuel sur lequel Bambu et Benitez ne sont pas exempts de tout reproche (16’). Le mérite des Azuréens est de ne pas avoir abdiqué. Vieira est passé en 4-4-2 avec Kamara pour pendant de Boudaoui sur les ailes, ses hommes ont haussé le ton dans les duels et Gouiri s’est chargé d’animer les offensives. Toujours dangereux balle au pied, l’ancien Lyonnais a ramené son équipe à la marque d’un superbe enveloppé du droit depuis l’entrée de la surface, sa spéciale.

Benitez rajoute une couffe

Tout semblait jouable à la pause tant le Bayer ne dominait pas les débats (51% de possession pour le Gym à la mi-temps). «L’entame de deuxième période est intéressan­te, on a poussé et posé des problèmes à l’adversaire, ajoutait Patrick Vieira. Mais ce troisième but nous fait mal psychologi­quement, nous désunit un peu. On a laissé beaucoup d’espace entre les lignes.»

Et le jeu au pied de Benitez a précipité la punition. Déjà fautif à St-Etienne quatre jours plus tôt, le portier argentin a rajouté une couffe en mettant Schneiderl­in en danger aux abords des seize mètres. « Je vous trouve dur avec Walter, a réagi Vieira après coup. Ce n’est pas la faute de Walter, ni de Morgan, c’est l’adversaire qui nous a posé beaucoup de problèmes au niveau du changement de rythme et de l’agressivit­é. Et avec notre philosophi­e de jeu, il peut forcément parfois arriver des erreurs. » Protecteur, le coach avait une réaction plus offensive sur le coup avec un troisième changement tactique en 4-3-3 dans la foulée, faisant entrer Rony Lopes et Claude-Maurice, mais c’est le banc allemand qui regorgeait le plus de talents. Entrés pour le dernier quart d’heure, Bellarabi s’est offert un doublé de loin et Wirtz, le prodige de 17 ans, a fêté son retour de blessure au bout d’une nouvelle action d’école parfaiteme­nt récitée. La leçon est lourde, peut-être humiliante, mais elle peut aussi être salvatrice pour la suite de la saison. « On a vu plus d’intensité qu’en Ligue 1, et même à 3-1 ou 4-1, ils n’ont jamais arrêté de jouer, résumait Lees-Melou. Ça nous montre tout le chemin à parcourir. Apprendre à réagir fait partie de notre métier. On joue très vite contre Lille, on n’aura pas le temps de gamberger. »

« Ce qu’on doit retirer de ce match, c’est l’intensité que cette équipe du Bayer est capable de mettre, apprendre de ça pour rivaliser avec de grandes équipes », a conclu Patrick Vieira. Leader de L1, le Losc fait partie de ce contingent. Probableme­nt le meilleur moyen de préparer la venue de l’Hapoël Beer Sheeva, vainqueur du Slavia Prague hier (3-1). Autant dire qu’en cas de deuxième défaite de rang, l’aventure en Europe tant attendue serait déjà largement compromise. Déjà au pied du mur, le Gym.

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Patrick Vieira au chevet de Walter Benitez et Bambu, humiliés sur la pelouse de Leverkusen. (Photo AFP)
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