Le tribunal administratif confirme la fermeture de la mosquée de Pantin
La justice administrative a validé, hier, la fermeture pour six mois de la mosquée de Pantin ordonnée dans la foulée de l’assassinat de Samuel Paty, en reprenant à son compte les accusations du ministère de l’Intérieur qui la présente comme un repaire de l’islamisme radical. Dans son jugement, le tribunal administratif de Montreuil (Seine-Saint-Denis) a estimé que le gouvernement n’avait pas « porté une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés fondamentales » en fermant le lieu de culte « aux fins de prévenir la réitération de tels actes ». Les autorités reprochent à la mosquée d’avoir partagé, le 9 octobre sur sa page Facebook, une vidéo montrant le père d’une élève d’un collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), qui reprochait à Samuel Paty d’avoir montré des caricatures de Mahomet lors d’un cours sur la liberté d’expression. Une semaine plus tard, le professeur d’histoire-géographie était décapité par un réfugié d’origine russe tchétchène âgé de 18 ans. Saisi par la Fédération musulmane de Pantin d’une demande d’annulation de la fermeture de la mosquée, le tribunal de Montreuil a jugé qu’elle n’avait pas établi « qu’elle serait en mesure d’éviter la réitération des graves dérives constatées dans un passé récent et la menace à l’ordre et la sécurité publics qui en était résultée ». Les portes du lieu de culte, fermées à ses quelque 1 300 fidèles depuis le 21 octobre, restent donc closes. L’association requérante a d’ores et déjà annoncé son intention de faire appel devant le Conseil d’Etat, au nom de la défense de la liberté de culte.