Les larmes ne suffisent plus
On la devinait un brin angoissante, cette dernière journée avant reconfinement. On n’imaginait pas une seconde qu’elle verrait à nouveau Nice basculer dans l’horreur. Traumatisés à jamais par cette nuit du juillet qu’ils aimeraient chasser de leur esprit, les Niçois sont une fois de plus confrontés à la barbarie. À nouveau, il y a les yeux rougis et les sanglots. Les hommages et les bougies. Mais aujourd’hui, au-delà de la sidération et du chagrin, les larmes ne suffisent plus. « Trop, c’est trop ! » : les mots de Christian Estrosi, bouleversé hier matin
devant la basilique Notre-Dame,
« Si la lutte contre résonnent en chacun de nous.
Ouvrons les yeux. février : le terrorisme ne change
moins d’un mois après les attentats pas de braquet, la liste djihadistes de Charlie Hebdo, trois militaires sont poignardés devant un des attentats
centre communautaire juif du centre continuera à s’allonger » de Nice. juillet : la course folle d’un terroriste provoque morts sur la promenade des Anglais. octobre : trois personnes sont tuées au couteau en plein coeur de Nice. Si la lutte contre le terrorisme ne change pas de braquet, la liste continuera à s’allonger. Nous nous habituerons alors à pleurer des Vincent Loquès, des Samuel Paty, des Arnaud Beltrame et des Hervé Gourdel. Réveillons-nous ! Depuis cinq ans, les attentats attribués ou revendiqués par la mouvance islamiste ont fait morts en France, dont à Nice qui paie un tribut particulièrement lourd. Maintenant, il faut agir. Employer des mots qui heurteront peut-être, nommer l’ennemi, mettre en place des mesures d’exception. Oui, nous sommes en guerre. Et on ne fait pas la guerre avec des larmes.