Vincent Loquès, le sacristain tué : « Il aidait, il servait, il donnait »
Un homme très gentil, très dévoué à son église. Un homme de foi. Sacrifié hier matin par un fanatique. L’assassinat horrible du sacristain de Notre-Dame-de-l’Assomption, Vincent Loquès, a anéanti les paroissiens, habitués à sa fidèle et souriante présence. « Il s’occupait de tout, raconte Céline, paroissienne sous le choc. Il ouvrait et fermait les portes, préparait les offices avec application… C’était quelqu’un de très important. On avait l’habitude de le voir tous les jours et ça fait mal au coeur qu’on touche ainsi à l’église et au sacré. »
Une autre fidèle de l’édifice cultuel de l’avenue Jean-Médecin est comme hébétée : « Je le voyais allumer les bougies. Il était tout le temps là. Il passait sa journée ici. Il était toujours très calme. Il aidait, il servait, il donnait… »
Père de deux filles d’une vingtaine d’années
Le père Jean-Louis Giordan, curé de la basilique Notre-Dame-de-l’Assomption entre 2004 et août 2020, avait engagé Vincent Loquès en 2013. « Un Niçois d’origine montagnarde, précise Jean-Louis Giordan, puisque sa maman, née Murris, est originaire de Saint-Etienne-de-Tinée. Il a travaillé longtemps à l’église SainteJeanne-d’Arc, au-dessus de la Libération. Comme notre sacristain prenait la retraite, je l’ai employé à NotreDame. »
Vincent Loquès avait 54 ans. Il aurait eu 55 ans… aujourd’hui. Divorcé, il était père de deux filles de 21 et 25 ans. L’une travaille dans un jardin d’enfants, l’autre est infirmière. Un homme sérieux. Un homme de foi aussi. Animé d’un amour inconditionnel pour cette basilique si chère aux Niçois, dont les façades de pierre et les vitraux ont été rénovés en 2010. « Il aimait l’église où il travaillait, poursuit le père Giordan. Il essayait de l’embellir en permanence. Là, il était en pleins préparatifs de la Toussaint et s’apprêtait à réaliser, comme chaque année, une crèche magnifique. »
La cruauté et l’ignominie d’un intégriste en ont décidé autrement.