« Mais quand est-ce que ça va s’arrêter ? »
Dans les rues de Nice, tout semble calme, hier matin, pour ce dernier jour déconfiné. Les passants déambulent. Les commerces ouvrent. Rien ne laisse imaginer qu’un attentat se déroule, au moment même, au coeur du centre-ville. Un peu avant 9 heures, un homme s’est introduit dans la basilique NotreDame et a tué trois personnes à l’arme blanche, avant d’être blessé par balles et interpellé par la police municipale. Quarante minutes plus tard, l’avenue Jean-Médecin est bouclée entre l’avenue du Maréchal-Foch et la rue de Paris. Le tram est à l’arrêt. Les commerces calfeutrés. Une centaine de badauds sont plantés devant les cordons de sécurité, sans vraiment savoir ce qu’il se passe. Pris entre incompréhension et curiosité.
Deux détonations
Quand soudain, deux détonations fendent le brouhaha. L’interrogation se change alors en peur. « C’était quoi ça ? » , hoquette un homme. À ce moment-là, on a très peu d’informations. La rumeur circule qu’un autre assaillant est recherché. La police tente tant bien que mal de faire circuler les passants qui s’agglutinent, sans grand succès. Le ton et la tension commencent à monter. Une femme en pleurs hurle aux badauds : « Rentrez chez vous ! »
À 10 h 30, le maire de Nice arrive sur place et livre le premier bilan officiel sur l’attaque terroriste devant une armada de journalistes. Et une foule toujours plus compacte qui cherche son chemin, ou le bon angle pour filmer avec son téléphone.
« Événement grave »
À la fin de la conférence, les CRS repoussent tout le monde, sans ménagement, pour élargir le périmètre de sécurité. Redescendu au niveau de Nicétoile, tout semble si loin. Les hautparleurs de la ville répètent en boucle : « Le service de tramway est momentanément à l’arrêt à cause d’un événement grave. »
On aperçoit les uniformes de la Sécurité civile s’activer au Grand Café de Lyon pour accueillir les proches des victimes, on voit les combinaisons blanches de la police scientifique faire des allers-retours, comme les fourgons de police… alors que, dans le même temps, les clients du centre commercial font leur shopping. Comme si de rien n’était. Scène surréaliste dans un cauchemar éveillé. Tatiana, 21 ans, soupire : « Mais quand estce que ça va s’arrêter ? »