Nice-Matin (Cannes)

Bougies et colères au pied de la basilique

Hier soir, à partir de 18 h 30, des bougies et des fleurs ont été déposées devant Notre-Dame-de-l’Assomption, en mémoire des trois victimes de l’attentat

- ÉLISE MARTIN emartin@nicematin.fr

Des « frissons qui traversent le corps », des yeux humides, mais une volonté « sans limite » d’être ensemble. Hier, dès la levée du périmètre de sécurité à 18 h 30, les Niçois sont venus se recueillir devant la basilique Notre-Dame. Les premières bougies se sont allumées vers 19 heures, « pour commémorer les victimes de cette barbarie et pour montrer que, dans ces moments-là, il faut être unis et ne pas laisser le terrorisme gagner », s’exprime Nathan Valet, président de l’Union des étudiants juifs de France.

« Mon identité française blessée »

« Il faut que la lumière gagne, lance Franck, enseignant de 37 ans, qui s’est déjà senti attaqué avec l’assassinat de Samuel Paty. Mon identité catholique est visée mais c’est avant tout mon identité française qu’on blesse.

Aujourd’hui, on ne pense qu’à l’attentat du 14-Juillet.

La plaie était toujours ouverte et elle ne se refermera jamais. » L’ambiance ravive les mauvais souvenirs de 2016. « Pour moi, il n’y a plus de Fête nationale », lance Fathia. Des juifs, des chrétiens et des musulmans étaient présents pour « appeler à la sérénité et à ne pas tomber dans le piège des terroriste­s. »

Et des personnes en colère aussi : «Onalarage, on en a marre de se faire massacrer. J’aime cette ville au plus profond de mon coeur, ça fait mal de voir qu’on est encore touché. Et nos enfants vont grandir dans un monde comme celui-là », se désole Marie, accompagné­e de sa nièce qui a vu pleurer sa famille toute la journée.

 identitair­es ont chanté

Une autre colère a grondé. Celle des identitair­es. Près de 200 manifestan­ts ont marché depuis l’avenue Malausséna jusqu’à Notre-Dame, en entonnant des chants nissarts. Sans parler à la presse. Sans parler tout court. Ils ont juste déposé une gerbe, observé une minute de silence avant de mettre les voiles.

Les portes de la basilique se sont fermées à 20 h 55, après le départ des médecins légistes. Au même moment, les policiers ont rappelé à toutes les personnes présentes que le couvre-feu débutait. « J’allais rester là jusqu’à ce que mon cerveau accepte cette réalité, lance Laure, 19 ans encore sous le choc et venue avec son amie Coline. Ç’aurait pu être moi. »

Avant de partir, elles regardent une dernière fois la basilique qui s’est allumée… pour éclairer les ténèbres.

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(Photo Dylan Meiffret) Tour à tour, chacun déposait une bougie en hommage aux victimes hier soir devant la basilique.

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