Eric Ciotti : « Il faut réarmer la France sans état d’âme »
Le député niçois et spécialiste de la sécurité à LR fustige « le décalage entre la sphère politique qui se contente d’appliquer le droit et le peuple que l’État de droit ne protège plus »
Beaucoup de questions et de sentiments se mélangent dans les esprits. Les réponses sont empreintes d’émotion, de tristesse mais aussi de rage et de colère. Ces sentiments, le député niçois les Républicains Éric Ciotti les a ressentis aussi lorsqu’il a appris qu’un drame se nouait en plein coeur de Nice. Entretien.
Qu’avez-vous ressenti au fil de cette journée ?
Une intense émotion. Ce sentiment a débuté (hier) matin lorsque j’ai appris la nouvelle à l’Assemblée nationale. Nice est une troisième fois touchée au coeur. Aujourd’hui, c’est un symbole de la chrétienté qui a été attaqué. On voit bien le message derrière cet acte.
Beaucoup de Niçois ont exprimé de la rage et de la colère…
Je comprends car je ressens cela également. Depuis treize ans que je suis parlementaire, j’ai toujours dénoncé la naïveté face à l’islamisme. Je mesure le décalage entre la sphère politique qui se contente d’appliquer le Droit pour justifier son immobilisme coupable et le peuple qui se rend compte que l’État de droit ne le protège plus.
Vous dites que le gouvernement doit monter d’un cran dans la lutte contre l’islamisme. Vos mesures concrètes ?
Les mots ne suffisent plus, il faut agir. J’ai proposé à Emmanuel Macron un moratoire sur l’immigration. Il faut suspendre tout flux, toutes procédures d’asile et demandes de visa depuis les pays qui menacent la France. Il faut mettre en place les centres de rétention administratifs, un « Guantánamo à la française », pour appliquer le principe de précaution face aux islamistes qui sortent de prison. Enfin, l’armée doit intervenir dans les quartiers sensibles. Nos militaires seront plus utiles ici qu’au Mali. Nous sommes en guerre, il faut réarmer la France, sans état d’âme ni fausse pudeur.
Nous sommes dans un double état d’urgence, terroriste et sanitaire. C’est inédit…
La période que nous traversons n’a jamais été aussi sombre. Le peuple français est courageux et digne. Je suis inquiet pour l’avenir de la nation mais je me battrai de toutes mes forces. Le président nous a dit en privé qu’il prendrait des mesures fortes, je m’en assurerai lors de mon retour à l’Assemblée.