« Perméable aux idées du moment »
L’auteur n’a eu de cesse de hurler « Allahou akbar » alors même qu’il était soigné. La signature définitive d’un acte terroriste islamiste ? « Lorsqu’un fait divers de ce type se produit, la première question qui se pose est effectivement : s’agit-il d’un acte terroriste ou l’oeuvre d’un malade psychique ? Car malheureusement ce type de crimes atroces peut aussi être commis par une personne psychologiquement vulnérable, et sujette à la suggestibilité : elle n’a pas de position personnelle franche, au contraire du terroriste – qui agit au nom d’une idéologie –, mais elle est en mesure de se conformer à ce qu’elle imagine qu’on attend d’elle. Et elle est particulièrement perméable aux idées du moment », développe le Dr Jean-Yves Giordana, psychiatre niçois. L’idée du moment : la décapitation pour « punir les mécréants ». Le psychiatre relate ainsi avoir « suivi des patients psychotiques qui se sont soudainement mis à fréquenter ardemment les mosquées, « Dès que nous avons eu connaissance des événements, nous avons dépêché une dizaine de psychologues pour ouvrir une cellule psychologique », raconte Julie Lorenzini, directrice de la Prévention et de l’aide aux victimes de la Ville de Nice. Une fois sur place, une quinzaine de personnes ont été prises en charge, riverains, commerçants, agents primo intervenants. « Ce qui a
faisant preuve d’une telle dévotion qu’elle finissait par inquiéter les imams. Ce sont eux qui ont alors alerté nos services sur ces comportements inadaptés. » Autre caractéristique : le mimétisme. « Depuis quinze jours, suite à l’assassinat de Samuel Paty, on parle beaucoup de décapitation, et été très dur, c’est que pour certaines personnes, c’est un douloureux écho aux événements passés et ça peut avoir des conséquences très graves. » La directrice affirme que la cellule sera « applicable autant que besoin car sur ces événements, le besoin n’est pas toujours immédiat. »
Une cellule psychologique propre aux agents de la Ville reste également ouverte.
on connaît malheureusement l’effet boule de neige ; après tout fait divers très médiatisé, on voit la fréquence de faits similaires augmenter. Au point de s’interroger sur les risques liés à la médiatisation de certains gestes. »