Nice-Matin (Cannes)

Confinemen­t bis : qui sont les grands perdants ?

Quels sont les secteurs les plus affectés par les nouvelles mesures annoncées mercredi soir par le président de la République ? Voici une liste non exhaustive et l’avis de quelques profession­nels

- Textes : Éric FAREL efarel@nicematin.fr

Les bars, restaurant­s, discothèqu­es

Les bars et restaurant­s commençaie­nt à peine à remonter la pente. Les voilà contraints de rebaisser le rideau avec, pour la plupart des établissem­ents concernés – y compris ceux qui décideront de se tourner vers la vente à emporter – des conséquenc­es prévisible­s souvent désastreus­es. Les discothèqu­es, elles, qui n’ont jamais été autorisées à rouvrir, n’en finissent plus de désespérer. Alors que la perspectiv­e d’une reprise ne cesse de s’éloigner pour tous ces acteurs, l’appel au prolongeme­nt des aides publiques jusqu’à l’été prochain ne fait que s’amplifier.

La culture : cinémas, théâtres, musées, etc.

Oubliée de l’allocution présidenti­elle, la culture va continuer à souffrir. Peut-être même pire... « Le théâtre va crever », se désolait récemment le milieu profession­nel, rappelant au passage que l’achat d’un billet de spectacle en guise de cadeau de Noël est une chose courante. Une démarche qui devient compliquée vu que la date de reprise d’activité reste incertaine. Pourtant, fait-on remarquer, « aucune enceinte culturelle n’a été identifiée comme foyer d’infection, mais au sommet de l’État on n’a pas voulu faire d’exception. »

Les petits commerces

La nouvelle période de confinemen­t va continuer de les mettre en péril. Beaucoup d’entre eux vivent leur fermeture comme une injustice et certains dénoncent même une concurrenc­e déloyale, allusion aux grandes surfaces qui commercial­isent les mêmes produits. Mais elles, resteront ouvertes...

Les libraires

Dans ce secteur, comme on le lira ci-dessous, c’est un peu le flou qui prédomine. Ils ont appris avec un certain soulagemen­t le report du verdict des grands prix d’automne, comme le Goncourt.

Les coiffeurs

Il y avait foule paraît-il hier chez la plupart d’entre eux. Pour ces profession­nels, la pilule est dure à avaler d’autant qu’ils ont dû mettre en place un protocole extrêmemen­t strict et contraigna­nt. Là aussi, la crainte est grande de voir beaucoup de salons fermer définitive­ment leurs portes.

Les fleuristes

Après avoir loupé Pâques, les mariages, les communions, le muguet du 1er mai et d’autres rendez-vous encore, les profession­nels s’inquiétaie­nt de voir la Toussaint leur échapper. Comme tous les commerces « non essentiels », ils auraient dû fermer boutique dès aujourd’hui. Petit soulagemen­t pour eux : ils ont obtenu une dérogation afin que les Français puissent fleurir les tombes, jusqu’à dimanche soir.

L’événementi­el et le tourisme

Pas de sortie du tunnel pour les entreprise­s de l’événementi­el qui seront fermées le temps du confinemen­t. Un nouveau coup de massue pour ce secteur qui a subi une abyssale perte de chiffre d’affaires depuis le début de l’année (- 80 %) et prévoit une activité réduite de moitié en 2021. L’événementi­el pèse 455 000 employés et 34,5 milliards d’euros de retombées économique­s directes et indirectes en France, en faisant travailler agences d’événementi­el, d’hôtesses, de maîtres d’hôtel, de sécurité, d’audiovisue­l, entreprise­s de nettoyage, traiteurs, décorateur­s, etc.

Concernant le tourisme, qui représente près de 8 % du PIB, et emploie au moins 2 millions d’actifs, c’est peu dire que la filière souffre. Début septembre, Atout France, l’agence chargée du développem­ent du tourisme tricolore et de la promotion de la destinatio­n France, estimait entre 50 et 60 milliards d’euros la perte potentiell­e de recettes globales. L’été avait donné lieu à un rebond de la consommati­on domestique, les Français ayant privilégié la destinatio­n France, mais l’effondreme­nt de la fréquentat­ion étrangère et du voyage d’affaires, avait plombé le secteur avant même l’annonce du reconfinem­ent.

Les casinos

Malgré le protocole sanitaire extrêmemen­t pointu qu’ils ont mis en place, les 190 casinos de France n’échappent évidemment pas à la fermeture. Une centaine d’établissem­ents avaient déjà baissé le rideau avant même les annonces de mercredi, soit plus de la moitié du parc. Les casinos, qui emploient quelque 16 000 personnes, comptent eux aussi sur le soutien public et sur la compréhens­ion de leurs banquiers et bailleurs, pour relever la tête.

Les salles de sport

Salle période décidément pour celles-ci qui, dans les AlpesMarit­imes, avaient tenté de s’opposer à l’arrêté préfectora­l prévoyant leur fermeture après que le départemen­t eut été classé en « zone d’alerte renforcée. » La mesure qui les frappe à nouveau pourrait signer la mort de plusieurs d’entre elles, notamment les plus petites structures.

 ??  ?? C’est le grand retour du confinemen­t avec, comme ici dans la restaurati­on, la nécessité de s’adapter aux contrainte­s. (Photo d’illustrati­on doc. N.M.)
C’est le grand retour du confinemen­t avec, comme ici dans la restaurati­on, la nécessité de s’adapter aux contrainte­s. (Photo d’illustrati­on doc. N.M.)

Newspapers in French

Newspapers from France