Confinement bis : qui sont les grands perdants ?
Quels sont les secteurs les plus affectés par les nouvelles mesures annoncées mercredi soir par le président de la République ? Voici une liste non exhaustive et l’avis de quelques professionnels
Les bars, restaurants, discothèques
Les bars et restaurants commençaient à peine à remonter la pente. Les voilà contraints de rebaisser le rideau avec, pour la plupart des établissements concernés – y compris ceux qui décideront de se tourner vers la vente à emporter – des conséquences prévisibles souvent désastreuses. Les discothèques, elles, qui n’ont jamais été autorisées à rouvrir, n’en finissent plus de désespérer. Alors que la perspective d’une reprise ne cesse de s’éloigner pour tous ces acteurs, l’appel au prolongement des aides publiques jusqu’à l’été prochain ne fait que s’amplifier.
La culture : cinémas, théâtres, musées, etc.
Oubliée de l’allocution présidentielle, la culture va continuer à souffrir. Peut-être même pire... « Le théâtre va crever », se désolait récemment le milieu professionnel, rappelant au passage que l’achat d’un billet de spectacle en guise de cadeau de Noël est une chose courante. Une démarche qui devient compliquée vu que la date de reprise d’activité reste incertaine. Pourtant, fait-on remarquer, « aucune enceinte culturelle n’a été identifiée comme foyer d’infection, mais au sommet de l’État on n’a pas voulu faire d’exception. »
Les petits commerces
La nouvelle période de confinement va continuer de les mettre en péril. Beaucoup d’entre eux vivent leur fermeture comme une injustice et certains dénoncent même une concurrence déloyale, allusion aux grandes surfaces qui commercialisent les mêmes produits. Mais elles, resteront ouvertes...
Les libraires
Dans ce secteur, comme on le lira ci-dessous, c’est un peu le flou qui prédomine. Ils ont appris avec un certain soulagement le report du verdict des grands prix d’automne, comme le Goncourt.
Les coiffeurs
Il y avait foule paraît-il hier chez la plupart d’entre eux. Pour ces professionnels, la pilule est dure à avaler d’autant qu’ils ont dû mettre en place un protocole extrêmement strict et contraignant. Là aussi, la crainte est grande de voir beaucoup de salons fermer définitivement leurs portes.
Les fleuristes
Après avoir loupé Pâques, les mariages, les communions, le muguet du 1er mai et d’autres rendez-vous encore, les professionnels s’inquiétaient de voir la Toussaint leur échapper. Comme tous les commerces « non essentiels », ils auraient dû fermer boutique dès aujourd’hui. Petit soulagement pour eux : ils ont obtenu une dérogation afin que les Français puissent fleurir les tombes, jusqu’à dimanche soir.
L’événementiel et le tourisme
Pas de sortie du tunnel pour les entreprises de l’événementiel qui seront fermées le temps du confinement. Un nouveau coup de massue pour ce secteur qui a subi une abyssale perte de chiffre d’affaires depuis le début de l’année (- 80 %) et prévoit une activité réduite de moitié en 2021. L’événementiel pèse 455 000 employés et 34,5 milliards d’euros de retombées économiques directes et indirectes en France, en faisant travailler agences d’événementiel, d’hôtesses, de maîtres d’hôtel, de sécurité, d’audiovisuel, entreprises de nettoyage, traiteurs, décorateurs, etc.
Concernant le tourisme, qui représente près de 8 % du PIB, et emploie au moins 2 millions d’actifs, c’est peu dire que la filière souffre. Début septembre, Atout France, l’agence chargée du développement du tourisme tricolore et de la promotion de la destination France, estimait entre 50 et 60 milliards d’euros la perte potentielle de recettes globales. L’été avait donné lieu à un rebond de la consommation domestique, les Français ayant privilégié la destination France, mais l’effondrement de la fréquentation étrangère et du voyage d’affaires, avait plombé le secteur avant même l’annonce du reconfinement.
Les casinos
Malgré le protocole sanitaire extrêmement pointu qu’ils ont mis en place, les 190 casinos de France n’échappent évidemment pas à la fermeture. Une centaine d’établissements avaient déjà baissé le rideau avant même les annonces de mercredi, soit plus de la moitié du parc. Les casinos, qui emploient quelque 16 000 personnes, comptent eux aussi sur le soutien public et sur la compréhension de leurs banquiers et bailleurs, pour relever la tête.
Les salles de sport
Salle période décidément pour celles-ci qui, dans les AlpesMaritimes, avaient tenté de s’opposer à l’arrêté préfectoral prévoyant leur fermeture après que le département eut été classé en « zone d’alerte renforcée. » La mesure qui les frappe à nouveau pourrait signer la mort de plusieurs d’entre elles, notamment les plus petites structures.