Nice-Matin (Cannes)

Les tests antigéniqu­es débarquent à l’aéroport

A partir d’aujourd’hui, les passagers peuvent se faire tester à Nice-Côte d’Azur et savoir en quelques minutes s’ils sont positifs ou non. Une procédure étendue à tous les grands aéroports français

- ÉRIC FAREL efarel@nicematin.fr

Proposés sur la base du volontaria­t à l’aéroport Marseille-Provence depuis lundi dernier, les tests rapides antigéniqu­es feront leur apparition dès aujourd’hui à l’aéroport Nice Côte d’Azur. Une mise en place à titre expériment­al qui concernera certaines liaisons – l’Italie notamment ou encore les États-Unis – et sur laquelle table la deuxième plateforme aéroportua­ire de France pour recréer la dynamique et réinstaure­r la confiance.

Un voeu des acteurs du tourisme

Ce voeu, en effet, c’est celui qu’exprimait tout récemment Franck Goldnadel, président d’Aéroports de la Côte d’Azur, interrogé par nos confrères de Good Morning Business. « La problémati­que qui est la nôtre, est d’unifier cette procédure de tests à tous les aéroports européens, voire mondiaux, pour espérer voir le trafic redécoller. Mais chaque étape est importante. » C’est Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué aux transports, qui a annoncé l’instaurati­on de ces tests sur la plateforme niçoise, précisant que seraient aussi testés les passagers « à l’arrivée des pays rouges », comprendre les régions les plus frappées par le virus. Depuis cette semaine, les aéroports parisiens de Roissy et d’Orly ont également été dotés de la possibilit­é de pratiquer ces tests, à la grande satisfacti­on des acteurs du tourisme, très touchés par la crise, qui réclamaien­t depuis quelques jours déjà, l’arrivée de ce dispositif dans les grandes plateforme­s aéroportua­ires. Et à celle sans aucun doute du maire de Nice, Christian Estrosi, qui avait mis en avant son désir de faire de sa ville « un territoire pilote des tests antigéniqu­es. »

Ceux-ci, rappelons-le, sont certes moins performant­s que les tests

PCR. Mais ils ne nécessiten­t pas d’analyse en laboratoir­e et le résultat peut être connu en 10 à 30 minutes. Une réelle avancée pour les voyageurs qui doivent jongler entre la saturation des laboratoir­es et des délais parfois très longs pour obtenir les résultats. Or, pour franchir leurs frontières, nombre de destinatio­ns exigent un test négatif à la Covid-19 datant de moins de 48 à 72 heures. Thomas Juin, président de l’Union des aéroports français (UAF), précise par ailleurs que l’objectif de ces tests « est qu’ils se substituen­t aux quarantain­es. La plus grande erreur serait d’attendre que l’épidémie cesse pour que le trafic aérien reprenne. »

Reste l’avertissem­ent du corps médical résumé par Jean-Claude Azoulay, vice-président du Syndicat national des médecins biologiste­s, qui prévient : « À partir du moment où le patient a un test [antigéniqu­e], même négatif, il faut qu’il porte son masque très sérieuseme­nt pendant le vol. Il doit éviter de l’enlever, qu’on ne serve pas de repas, pas de boisson, de façon à ce qu’il n’y ait pas de possibilit­é pour ces patients qui sont moyennemen­t positifs de contaminer leur voisinage. »

Lui estime « que l’on doit continuer à faire des tests PCR et utiliser les tests antigéniqu­es lorsque les voyageurs n’ont vraiment pas pu se faire tester, ou lorsqu’il y a une escale. »

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(Photo doc. N.-M.) Les tests antigéniqu­es visent aussi à redonner confiance aux passagers.

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