Nice-Matin (Cannes)

Un an de prison ferme après une querelle de voisinage à Mandelieu

- J.S.

Un couple rentre chez lui vers 21 h, dans un immeuble, allée de la Marine Royale, le 8 octobre dernier. Ils sont surpris par le vacarme causé par un individu qui frappe sur les boîtes aux lettres, dans le hall de la résidence. Il est accompagné par sa mère, qui tente de calmer son fils manifestem­ent très alcoolisé. Le voisin, avec 0,99 mgr d’alcool par litre d’air expiré, estime que la dame « le regarde méchamment ! »

Évitant de prendre l’ascenseur avec l’individu agité, le couple se retrouve malgré tout à l’étage face à lui. Dans un excès de rage, « parce que la femme lui a tenu tête », il la saisit par le cou dans une tentative d’étrangleme­nt.

Ses mains ensanglant­ées par les chocs sur les boîtes aux lettres maculent le visage de sa victime, qui voit sa dernière heure arriver. Dans un effort désespéré, la maman tente de l’arracher aux griffes de son rejeton déchaîné.

 cures de désintoxic­ation

Le mari, alerté par les cris, se précipite et assène un coup de poing à l’agresseur, qui titube. Mais, toujours vaillant, il projette sa propre mère sur le mari et les deux tombent au sol. La chute provoque une fracture de l’épaule et un début de malaise du mari courageux. Julien, Antibois de 33 ans, lâche enfin prise. La blessure du mari entraînera 30 jours d’ITT et « des regrets pour un spécialist­e en groupes électrogèn­es de ne pouvoir intervenir pour les sinistrés des vallées de l’arrière-pays et l’arrêt de son CDD avec perspectiv­e d’un CDI », comme il en témoigne au tribunal judiciaire de Grasse. Malgré 10 cures de désintoxic­ation, Julien se noie quotidienn­ement dans l’alcool. Il se retrouve devant la juridictio­n pour violence sur ascendant et violence par une personne en état d’ivresse.

« Je suis allé trop loin, je regrette », ditil tête basse. « C’est une agression gratuite avec passage à l’acte d’une extrême violence », plaidera l’avocat de la partie civile Me Claude Lienhard. Le procureur de la République, « pour le caractère violent de l’agression du prévenu en récidive » requiert deux ans de prison dont un avec sursis probatoire pendant 3 ans avec maintien en détention. Me Romain Tafini à la défense déclarera : « Julien boit parce qu’il n’a pas le courage de se suicider, c’est une fuite en avant depuis la mort de son frère ». Le tribunal le condamnera à un an de prison avec maintien en détention.

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