Nice-Matin (Cannes)

Les fèves : dernière ligne droite pour les semis

- NATHALIE BRUN nbrun@nicematin.fr

C’est l’une des cultures les plus anciennes en Provence et dans le bassin méditerran­éen où elle aurait été « domestiqué­e », il y a quatre à cinq mille ans avant Jésus-Christ : la fève, une légumineus­e hautement nutritionn­elle.

Outre un taux de protéines élevé, la fève est riche en glucides, protides, fibres, acides gras et acides aminés, vitamines B, C, E, potassium, calcium, magnésium... À cela s’ajoute le fait qu’elle est très facile à cultiver et peu exigeante en matière de sol comme de climat. Autant de qualités qui font de cette plante annuelle un incontourn­able du potager. Mais pour se régaler de ses grains tendres à la croque au sel au printemps, il faut s’y prendre un peu à l’avance. C’est en automne que se pratiquent les premiers semis. Et il reste encore un peu de temps pour lancer les plantation­s avant les grands froids.

Dans un sol rustique

« Les fèves, on est en pleine saison ! », confirme Benoît Fay, vendeur conseil chez Gamm Vert ,à Sanary. « Elles se plantent soit à cette époque de l’année, en septembre, octobre et novembre. Soit au début du printemps vers février ou mars. Il faut environ trois mois pour les récolter. Et c’est bien meilleur quand on les récolte jeunes. Si on les laisse pousser trop longtemps, les grains deviennent plus gros et c’est plutôt pour le ragoût et la soupe. Ici, la plupart des gens les mangent crues. C’est un légume facile et qui produit bien. » La fève, qui se développe dans un sol rustique, argilo-calcaire et frais (elle n’aime pas la sécheresse), apprécie le soleil, mais pas le vent. « Ce qui est délicat, c’est le mistral », explique le pépiniéris­te. C’est une plante qui monte à soixante-dix, quatreving­ts centimètre­s, avec une tige fragile qui peut casser s’il y a trop de vent. Il faut la tuteurer. On plante de chaque côté du rang quatre piquets et l’on tend deux ficelles pour les empêcher de casser.

Les variétés sont nombreuses et certaines ont une origine locale, comme « la grosse » de Nice.

« Pour les variétés classiques, il y a la Séville et l’Aguadulce qui a une cosse plus longue et plus de grains, mais la Séville est plus douce et savoureuse, en tout cas c’est ce que disent les clients ! », poursuit Benoît.

« On les plante donc sur rang, à environ cinq centimètre­s de profondeur, en faisant généraleme­nt des poquets : trois graines par trou, à trente-cinq centimètre­s de distance. On peut aussi les planter en ligne avec un grain dans chaque trou et, à ce moment-là, on laisse dix à quinze centimètre­s entre les plants. Ils germent en huit à dix jours. »

Benoît conseille d’y ajouter un engrais organique bio complet (azote phosphore - potasse). « Les engrais chimiques sont tous issus du pétrole et ils polluent la nappe. Les engrais organiques ne sont pas lessivés. Ils se décomposen­t en bactéries et en champignon­s vitaux pour le sol. Une petite poignée au fond de chaque trou suffit. »

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C’est une légumineus­e facile à cultiver et qui produit bien”

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