L’hommage des Brésiliens pour Simone
Jusqu’à deux cents personnes se sont rassemblées à Nice, hier, pour honorer la mémoire de Simone Barreto Silva, leur compatriote emportée par l’attentat. Un vibrant appel à la dignité
Ils sont venus vêtus du blanc de la paix. Portant des roses de la même couleur. Arborant, pour certains, le jaune et vert de leur drapeau national. La communauté brésilienne de Nice est venue en nombre, hier, saluer la mémoire de leur compatriote Simone Barreto-Silva, 44 ans. D’autres citoyens révulsés par ce crime se sont joints à elle.
« Nous sommes là, habillés en blanc, pour demander la paix. C’est ça qu’elle voulait. C’est ça qu’elle faisait au moment où c’est arrivé », explique Rita Barreto, 38 ans, cousine de Simone. Quelques membres de la famille sont venus, épaulés par de nombreux proches. Les enfants et soeurs de la victime n’en ont pas trouvé la force. Jeudi matin, Simone Barreto
Silva a reçu plusieurs coups de couteau du terroriste, en la basilique Notre-Dame-del’Assomption. Elle est parvenue à se réfugier dans le restaurant voisin. Elle y a succombé à ses blessures. Vincent Loquès, le sacristain, et Nadine Devillers, autre paroissienne, ont eu la gorge tranchée dans l’église.
Hier, rendez-vous est pris devant un autre édifice religieux : l’église de Saint-Pierre d’Arène. C’est ici que Simone aimait venir prier. Ici, aussi, qu’elle avait suivi une formation en cuisine, poursuivie dans celles du Méridien.
Applaudissements réciproques
14 h. Dans un silence digne, les citoyens convergent vers le parvis. Ils échangent, se réconfortent, se recueillent. Ils songent à Simone, à sa personnalité extravertie, chaleureuse et solaire.
« C’était quelqu’un d’extraordinaire. Elle élevait ses gosses, elle donnait de la nourriture aux pauvres... Ce n’est pas juste, se désole Luciana, 43 ans. Simone et sa soeur Solange
ont mis en valeur notre pays dans cette ville. Elles y organisaient des événements culturels ». « C’est l’une des plus anciennes familles arrivées ici à Nice, précise Marilia, venue avec son mari Jacques.
Ils sont venus de Bahia. C’est une famille très gaie, bien éduquée, catholique. » La foule se met en marche, drapeau brésilien en tête de cortège. Direction la basilique Notre-Dame. «Paz» (paix), « justiça » (justice), « Simone » : devant le parvis couvert de fleurs, la communauté brésilienne chante, prie, applaudit. Une Marseillaise répond à un Notre Père en portugais. Une communion culturelle ponctuée d’applaudissements respectueux. L’image est belle. Déchirante. Mais elle réchauffe les coeurs meurtris.