Salariés vent debout contre le plan social du Radisson Blu
Les salariés du cinq étoiles ont manifesté hier et encore ce matin contre le plan de licenciements de 56 postes sur 82. Pour la direction, leurs revendications financières sont intenables
Plus de quinze jours après leur mouvement de grève du 15 octobre, les salariés du Radisson Blu étaient de nouveau sur le pavé hier matin. Devant le cinq-étoiles vue mer qui a fermé ses portes dimanche, les drapeaux FO se sont agités dès 9h30, illustrant la colère des salariés. Rappelons que la direction de l’hôtel a lancé fin septembre une procédure de PSE (Plan de Sauvegarde pour l’Emploi) visant à licencier 56 personnes sur 82, soit 70 % de l’effectif. Avec l’impact économique de la crise sanitaire, la direction renonce à la restauration et à la thalassothérapie.
Minimum légal
Côté négociation, direction et représentants du personnel sont dos à dos. « Depuis le début, la direction ne laisse aucune souplesse dans les négociations. En effet, ce plan a été rédigé entièrement et uniquement par l’employeur qui ne propose que le strict minimum légal », pointe Bart Verhulst, délégué du personnel. À commencer par le recours par le CSE (Comité Social et Économique) de deux experts afin d’accompagner la procédure. Recours contesté par la direction qui a saisi la Direccte, en raison du montant exorbitant des honoraires des experts. Au final, la Direccte a ordonné la baisse des honoraires. «Bâcler le PSE dans la précipitation pour supprimer 56 emplois est déplorable, d’autant plus dans le contexte sanitaire et économique actuel » estiment FO et le CSE qui continuent donc de revendiquer le retrait du plan de licenciements. Si celui-ci s’avérait indispensable, ils demandent notamment une indemnité supra légale de 2 500 euros par année d’ancienneté, une baisse de la proportion de postes supprimés de 70 à 50 %, une prime de création d’entreprise pour les salariés visés, une prime de déménagement de 2 000 euros…
Annualisation du temps de travail ?
« Des revendications qui ne sont pas acceptables pour des raisons financières », a indiqué Jean-François Chapel, directeur de l’hôtel dont le chiffre d’affaires a chuté de 80 % cette année. Néanmoins, la direction a proposé de baisser le nombre d’emplois supprimés de 56 à 50 si un accord sur l’annualisation du temps de travail est signé. « La situation n’est facile pour personne. Notre objectif est de tenir et de survivre le temps de la crise. Nous ferons tout notre possible pour mettre en oeuvre la recherche d’emploi, la reconversion, les formations, le reclassement », déclare le directeur.
S’il reste encore neuf réunions pour aboutir à un accord, les salariés qui estiment de pas avoir été entendus, ont décidé de reconduire leur manifestation de colère ce matin, devant l’hôtel.
À suivre…