Nice-Matin (Cannes)

Le collectif « antimasque à l’école » fait des émules

À Saint-Cézaire-sur-Siagne, le nouveau mouvement a rallié 84 familles. Hier, la plupart des enfants ont tout de même fait leur rentrée masqués, 7 sont restés dehors. Les parents espèrent une solution

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Je n’aime pas le masque, ça me gratte partout sur le visage », raconte Mikhaïl, 6 ans, qui faisait sa rentrée sans masque hier matin à l’école primaire de SaintCézai­re-sur-Siagne.

Une rentrée marquée par l’interventi­on du collectif « Protégeons nos enfants Stop au masque 610 ans Saint-Cézaire », fraîchemen­t constitué par des familles qui ont fait le forcing auprès de la directrice. « Il y a une règle et je dois l’appliquer », a expliqué cette dernière aux parents du collectif qui plaidaient leur cause.

Un petit résistant récupéré par sa maman

Mikhaïl a tenté la résistance. Il est rentré dans sa classe sans masque… Mais n’y est pas resté. La responsabl­e de l’établissem­ent l’a gardé près d’elle. Sa maman l’a donc récupéré dans la matinée : « Pour l’instant, il sera scolarisé à la maison en espérant que très vite, un arrangemen­t soit trouvé. Par exemple, le port du masque lors des déplacemen­ts, mais ôté lorsque l’enfant est en classe », espère Mélanie qui, avec d’autres parents, a fondé ce collectif « antimasque à l’école » qui fait des émules.

« Nous étions cinquante-sept familles (pour 75 enfants) dimanche soir, nous sommes 81 maintenant », compte Jessica, tandis que Jennifer, maman de deux enfants de 9 et 7 ans, va de parent en parent pour expliquer la position du collectif qui craint des problèmes de santé, notamment respiratoi­res, pour les enfants. Et n’a pas chômé depuis sa création multiplian­t les courriers tous azimuts.

« J’ai du mal à respirer et je le porte depuis à peine cinq minutes , témoigne, derrière son masque blanc en tissu, Jade, huit ans et demi, dont la famille ne fait pas partie du collectif. Toute la journée, ça va être dur. » « Je comprends la démarche du collectif, mais je veux entendre ce que ma fille me dira ce soir », dit sa mère. Pour les parents, hier matin, adhérents ou pas du collectif, stress, inquiétude, mais surtout incompréhe­nsion présidaien­t à cette rentrée.

Des affichette­s au Tignet

« Le port du masque à l’école pose question, confiait une mère de famille d’un enfant en maternelle et d’un autre en primaire. Le plus jeune est non-masqué, l’aîné est masqué. Mais ils vivent non masqués sous le même toit. En mars dernier, il n’y avait pas école. Puis lors du déconfinem­ent, ils ont eu droit à l’école masqués. En septembre, la rentrée était non masquée. Et voilà que maintenant, ils le sont de nouveau. Difficile de suivre ! » « Si tu ne te sens pas bien, dit un papa en aidant son fils à mettre son masque, tu le dis à la maîtresse ». Dernière recommanda­tion avant le bisou, un peu inquiet quand même. « Je ne savais pas qu’un collectif avait été monté. Je vais me renseigner », assure-t-il. Finalement, hier, la plupart des enfants qui sont entrés, étaient masqués (sauf trois), les parents travaillan­t étant indisponib­les pour les récupérer à la maison. Seuls sept non masqués n’ont pour l’instant pas repris l’école. « Nous allons continuer à sensibilis­er les parents. Déjà 85 enfants sur

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Hier matin, des membres du collectif antimasque ont discuté avec la directrice de l’établissem­ent qui a des masques à dispositio­n pour les enfants qui n’en seraient pas équipés. (Photo M.L.M.)

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