Nice-Matin (Cannes)

À Samuel Paty et aux valeurs de la République

Émotion au collège Henri-Matisse, hier à Nice. Comme partout en France, les élèves étaient invités à observer une minute de silence en hommage à l’enseignant assassiné à la veille des vacances

- FRANCK LECLERC fleclerc@nicematin.fr

Émus et recueillis, des élèves de 3e rassemblés pour un hommage national. C’était hier matin, au collège Henri-Matisse, à Nice. Comme dans tous les établissem­ents scolaires du pays. Autour d’eux, une prof d’histoiregé­ographie et d’enseigneme­nt moral et civique. Ce qu’enseignait aussi Samuel Paty, sauvagemen­t assassiné le 16 octobre dernier, alors qu’il n’avait fait que son métier.

Émus, recueillis. Et passableme­nt intimidés, en raison de la présence de caméras et de personnali­tés. Dont Charles-Ange Ginésy, venu rappeler comment ce « hussard noir de la République » préparait des adolescent­s de leur âge à devenir des citoyens « libres et éclairés », les protégeant contre « l’obscuranti­sme et la soumission ».

Pour le président du conseil départemen­tal, il s’agissait aussi de « dire notre attachemen­t aux valeurs de la France, à notre identité issue du siècle des Lumières, à notre République laïque, une et indivisibl­e ».

Le député Cédric Roussel, secrétaire de la commission des Affaires culturelle­s et de l’Éducation à l’Assemblée nationale, insistait sur « la liberté de croire ou de ne pas croire [qui est] fondamenta­le ».

Ajoutant en direction des collégiens : « Nous, les adultes, on compte sur vous. »

« Ne surtout pas tergiverse­r »

Enfin, devant la principale

Gaëlle Frontoni, l’inspecteur d’académie Mickaël Cabbeke a posé les valeurs essentiell­es de « liberté, égalité, fraternité » , la laïcité venant ici les garantir. Une minute, longue, lourde de sens, entre la lettre de Jean Jaurès aux instituteu­rs et institutri­ces et l’hymne national.

« Ne jamais tergiverse­r » ,a conclu l’enseignant­e en évoquant la vocation de ce silence : « Un rite qui se veut d’abord laïque et symbolique. Un acte commun, collectif. Un hommage invitant à penser avec respect à la victime, bien sûr, mais aussi à ce qui a mené à ce drame. Notre manière aussi de ne pas oublier, de ne jamais oublier cet acte de barbarie. » Ici, comme dans chaque établissem­ent scolaire de France, cet hommage, perturbé dans son organisati­on par les mesures sanitaires, doit se prolonger durant tout le mois de novembre.

Séances de réflexion, débats sur la laïcité et la liberté d’expression : des activités en groupes restreints pourront même se succéder jusqu’à la fin de l’année, à l’initiative et à la discrétion de la communauté éducative.

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Une minute, longue, lourde de sens, entre la lettre de Jean Jaurès aux instituteu­rs et institutri­ces et l’hymne national. (Photo Éric Ottino)

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