Nice-Matin (Cannes)

Nice : en prison après des menaces dans le tramway le jour de l’attentat

- CHRISTOPHE PERRIN chperrin@nicematin.fr

Grosse frayeur, jeudi vers 13 h, quatre heures après l’attentat de Notre-Dame-de-l’Assomption. Un Algérien de 21 ans, en situation irrégulièr­e sur le territoire, a, par des gestes sans équivoque, menacé de mort des femmes, passagères de la ligne 2 du tramway. « Il est monté à Lenval, il était très agité, il hurlait, témoigne Maïté. Il s’est montré menaçant et les gens se sont avancés dans la rame ou sont carrément sortis par précaution. Je suis la seule à déposer plainte, les autres ont peur des représaill­es. » L’individu a fait mine de tirer dans la tête de la passagère, une auxiliaire de vie niçoise. Il a également fait le geste d’un égorgement en faisant glisser son pouce sur son coup et s’est saisi de son sac pour mitrailler la rame. Si les propos tenus en arabe n’ont pas été compris par les victimes, elles ont été manifestem­ent choquées. Maïté, les larmes aux yeux, raconte qu’elle a eu très peur, quand, descendue à la station Garibaldi, elle a vu qu’il la suivait. Elle a alors alerté la police qui a interpellé le jeune homme. Celui-ci dit ne pas comprendre pourquoi il est poursuivi par la justice : « Je n’étais pas au courant de l’attentat. Je n’ai pas de téléphone et je ne connais personne », explique-t-il via une interprète. Le jeune Algérien serait en Europe depuis trois ans environ, ayant séjourné en Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas.

Obligation de quitter le territoire

Jugé en comparutio­n immédiate hier aprèsmidi par le tribunal correction­nel, l’individu au discours décousu a été condamné à 18 mois de prison avec incarcérat­ion immédiate. Le tribunal a également ordonné un examen psychiatri­que même si, un médecin, le temps de la garde à vue, avait estimé qu’il était responsabl­e de ses actes. Dans le doute sur sa santé mentale, le parquet a suggéré une nouvelle expertise avant de requérir une sanction. « Le tribunal a toutes les cartes en main pour le renvoyer en Algérie, ce qu’il souhaite, plutôt que de prononcer une peine de prison », a plaidé Me Jean-François Fouqué, l’avocat de la défense.

L’incarcérat­ion prononcée a été assortie de trois ans d’interdicti­on du territoire, sachant que le prévenu est déjà sous le coup d’une obligation de quitter la France notifiée en janvier par la préfecture d’Alsace. La victime partie civile a obtenu 400 euros en réparation de son préjudice moral.

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