Des malfaçons handicapent l’Espace culturel du Val de Siagne
La Roquette-sur-Siagne De nombreuses malfaçons sur les dalles en béton de la salle de spectacle de l’ECVS ont empêché, depuis septembre dernier, le déploiement des gradins
Depuis septembre, la salle de spectacle de l’ECVS n’a pas déplié ses gradins. En cause, de nombreuses malfaçons constatées sur les dalles en béton. Prudence oblige, les élus ont décidé de limiter l’usage de la grande salle en attendant les travaux de réhabilitation nécessaires. « Ce n’est pas de gaieté de coeur qu’on a restreint l’utilisation de la salle, mais parce qu’on ne veut faire prendre aucun risque aux usagers, commente le maire Christian Ortega. On a essayé de trouver la solution la moins pénalisante pour la vie locale. »
Risque d’affaissement de cm
La salle et la scène continuent d’être utilisés, sans les gradins. Une petite fosse permet tout de même d’accueillir quelques spectateurs assis (80 places hors Covid, limité à 25 dans le contexte sanitaire actuel). La salle de danse et le dojo pourront être utilisés en attendant les travaux prévus en septembre 2021. Pendant la construction, et après la réception des travaux, des problèmes avaient déjà été constatés par les experts : malfaçons sur les menuiseries extérieures-serrureries, infiltration d’eau depuis le patio et l’entrée principale, fissures de 0,4 à 1,6 mm des ouvrages en béton, risque de désolidarisation des dalles coulées en deux fois, défaut d’acier sur des dalles bétons… Des désordres et malfaçons dus « à des erreurs d’exécutions notoires, manifestes et généralisées ainsi qu’une conception erronée », reconnaît l’expert dans son rapport définitif dès mai 2018. « Le bâtiment ne risque pas de s’effondrer mais des problèmes sur le ferraillage risquent, dans le temps, des problèmes d’affaissement de 6 centimètres maximum, car il y a un coffrage perdu de 6 cm », signale le directeur de la commande publique. Pas question donc, de déplier un gradin sur un sol qui n’est pas sécurisé à 100 %. Dès 2014 et 2016, deux procédures ont été engagées.
Des responsabilités clairement définies
« L’expertise a duré plus de 3 ans, poursuit-il. Dans le rapport final, il est très clairement dit que les entreprises et la maîtrise d’oeuvre sont mises en cause. De là, les préconisations techniques ont été données par l’expert judiciaire avec un montant des travaux estimé à plus de 2 millions d’euros. »
« Il est normal que les élus qui sont en charge de la gestion des deniers publics, soient rigoureux dans la manière dont ils sont dépensés, soulignait le président du Pays de Grasse Jérôme Viaud. Il est dans notre devoir d’aller rechercher en responsabilité ceux qui n’ont pas fait un travail correct. Si on ne le fait pas, on sera dans une situation où il n’y aura plus de garantie décennale et on aura une infrastructure qui sera abîmée. »