Nice-Matin (Cannes)

Belmondo leur héros...

Le réalisateu­r cannois Jeff Domenech fait coup double pour son ami Jean-Paul Belmondo : il signe le bonus du DVD-Blu Ray d’À bout de souffle, que Canal + réédite demain pour les 60 ans du film. Le 10 novembre après Le Profession­nel, son doc, sera diffusé

- ALEXANDRE CARINI

Indémodabl­e Belmondo. Éternel héros. Netflix vient d’ajouter 16 films de notre Bébel national à son catalogue, un signe qui ne trompe pas ! Film d’auteur (Godard, Truffaut, Resnais, Melville) ou grand public (Lautner, Verneuil, Oury, Lelouch), le garnement à gueule de boxeur a imposé son talent et son charisme dans tous les compartime­nts du 7e art, des années 1960 aux années 1990. Un « monstre sacré » comme il n’en existe quasiment plus, dont la figure virevoltan­te a suscité l’admiration, mais aussi l’affection de plusieurs génération­s : « Chacune s’approprie le type de films qui lui correspond, constate le réalisateu­r cannois Jeff Domenech, fan de la première heure de Bébel, devenu l’un de ses plus proches amis. Au départ, le titre de mon doc, Belmondo l’influenceu­r, ne plaisait pas à la production. Mais toutes les personnali­tés qui évoquent Jean-Paul témoignent de cette influence. Ce n’est pas un vendeur sur Instagram ! »

C’est Guillaume Canet ado qui adopte la même coupe de cheveux que Le Profession­nel ; Christophe Lambert qui bade L’Homme de Rio, « pour moi c’était comme Tintin ! » ; le DJ Bob Sinclar (pseudo adopté après avoir vu Le Magnifique) qui loue « ce superhéros accessible, le papa dont on rêve tous », Cédric Klapish qui le qualifie d’ « à la fois star et simple », Albert Dupontel qui le voit « comme un ami de famille », Kev Adams qui « connaît tous ses films par coeur » ; Gérard Lanvin à qui Bébel apprend : « Pour faire carrière, les claques faut pas les prendre, faut les donner ! » ; Michel Hazanavici­us qui s’extasie : « Belmondo, c’est la Tour Eiffel ! ».

Au-delà des frontières

Un monument national qui s’est exporté bien au-delà de nos frontières, et Godard. Et si l’établissem­ent a changé de nom, Godard continue d’y descendre à chaque fois qu’il vient à Paris. Il y flotte une âme. Àboutde souffle est « un film qui ne devait même pas sortir et soixante ans après on en parle toujours ! ». Un film révolution­naire à bien des égards qui a inspiré des cinéastes de tous âges et du monde entier. Alors Jeff s’est offert un petit plaisir : une scène improvisée rue Campagne première, où le héros meurt à la fin, en compagnie de JeanPaul Belmondo,  ans après. Et toujours pas à bout de souffle... avec Mickey Rourke (un autre acteur boxeur) qui salue « un mec cool, un modèle, une inspiratio­n » ; Michael Madsen qui passe son pouce sur ses lèvres comme l’antihéros d’À bout de souffle ou Robert Pattinson pour qui « Belmondo, c’est l’acteur parfait ». «Il n’y a qu’un truc qui n’a pas pu se faire, c’est la rencontre avec Steve McQueen, mais au fil de leurs films, ces deux-là se sont adressé des clins d’oeil mutuels », révèle Jeff Domenech.

Des indices que les cinéphiles s’amuseront à dénicher... Un casting de choc donc, mais aussi une émouvante présence avec Stella, fille de Jean-Paul « qui parle de son père pour la première fois devant la caméra, c’est assez touchant. » Au-delà des cascades et des blagues youplaboum, ces témoignage­s pour miroir portrait d’un Belmondo de grand talent, mais aussi d’une profonde humanité.

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Jeff Domenech : « L’influence que Jean-Paul a sur moi ? Une grande leçon d’humilité et de courage. Avec son immense carrière, il est toujours resté disponible pour le public, et il ne s’est jamais plaint depuis son AVC, au contraire ! » (DR)
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