Location : “y’a plus d’saison” Focus L’impact de la crise sanitaire sur les locations saisonnières pousse les propriétaires à revoir leur stratégie de rentabilité
Jusqu’à présent, la star absolue du marché locatif saisonnier était le deux-pièces bien placé en centre-ville. Ce type de bien pouvait générer, en moyenne, 25 000 euros de revenus nets annuels. Et le revenu locatif d’une villa de luxe, pouvait atteindre le million d’euros. Le marché niçois de la location saisonnière était jusqu’alors largement profitable. Il surfait sur un tourisme national et international, mais également sur le tourisme d’affaires, et profitait d’événements régionaux tels le Carnaval, le Festival du Film, le Mipim…
Que ce soit directement de particulier à particulier, via des agences spécialisées ou, de plus en plus, au travers de plateformes dématérialisées, type Airbnb, les taux d’occupation qui avoisinaient les 80 % ne sont désormais plus envisageables.
Que va-t-il se passer ?
En cause le contexte de crise évidemment, mais aussi des propriétaires inquiets de devoir subir des contraintes réglementaires durcies. Alors même si les deux mois de l’été 2020 ont correctement fonctionné, aujourd’hui le parc locatif azuréen est davantage déserté.
Si l’impact de la crise se poursuit, ce genre de produit risque de subir un changement de destination. Même si cette conséquence reste une hypothèse, l’effet Covid oblige à spéculer sur la poursuite de l’existence réelle d’un marché locatif saisonnier dans les prochains vingt-quatre mois. Et les propriétaires ayant acheté leur investissement locatif, avec un crédit par exemple, comptent sur les locations pour rembourser leurs échéances. Aujourd’hui, la question se pose, et les chiffres parlent : une quantité grandissante d’appartements anciennement à la location, arrive sur le marché de la transaction immobilière. C’est donc, en première réaction, un afflux de petits produits à la vente qui amorce ce vent de changement. Mais pour pallier cette baisse de rentabilité, un autre choix stratégique se dessine pour les propriétaires bailleurs : changer le régime de location. Et faire le choix d’une location traditionnelle, de plus longue durée, quitte à ce que ce soit moins rentable. Un mal pour un bien, puisqu’aujourd’hui, Nice souffre d’une pénurie de biens à la location longue durée...