Nice-Matin (Cannes)

Une plume s’est envolée

Inoubliabl­e journalist­e du service des sports pendant 38 ans, Julien Giarrizzi nous a quittés

- PHILIPPE CAMPS

Il ne manquait plus que ça. Julien Giarrizzi est mort. Il aurait eu 92 ans le 16 décembre. Il est parti dans la nuit de dimanche à lundi. On le savait faible, allongé, diminué. Il s’est éteint comme une bougie. Normal, Julien Giarrizzi était une lumière, une flamme, un phare, un soleil. Journalist­e au service des sports de Nice-Matin de 1956 à 1994, il a marqué les lecteurs et inspiré ceux qui comme moi - rêvaient de faire ce métier.

A une époque, il y avait trois personnage­s importants à Nice : le maire, le président de l’OGCN et lui. Lui, le prince de la formule, le roi de l’image. Lui qui magnifiait les hommes et sublimait les matchs. Lui qui d’une phrase célébrait une carrière ou cinglait une réputation. Lui qui était lu, connu, reconnu, aimé, redouté, copié, envié, respecté, glorifié. Lui qui signait JG comme juste génial tant ses papiers étaient des bijoux, des petits bouts de bonheur. Julien Giarrizzi a suivi Nice, Monaco, l’équipe de France. Il a couvert huit Coupes du monde de football de 1966 à 1994. Il a été voir Platini à Turin, Cruyff à Barcelone. Il a écrit deux livres (Le sport et l’argent et l’Humour champion). Il a rencontré Delon et Belmondo. Il a raconté Amalfi et Bjekovic. Il était intime avec Jean-Claude Darmon ou Jean Tigana qui nous a confié : « Je suis triste. Julien était un grand monsieur. C’était mon journalist­e préféré. Le seul avec qui je pouvais parler des heures du foot et de la vie ». Ses coups de fil, ses histoires, son sourire, ses conseils, sa bienveilla­nce, ses fulgurance­s vont nous manquer. Pour toute une génération (la mienne) Julien Giarrizzi était bien plus qu’un mentor. Aujourd’hui, nous pensons à son épouse Francine, à ses enfants Gisèle et Julien alias Juju, à ses petits-enfants Marie, Lea et Thomas, à Sandrine, son ex-belle-fille. Nous pensons surtout à lui dans son imper, stylo à la bouche, montant les escaliers menant à la tribune de presse du stade du Ray. Un tonitruant « Salut les amis, salut les ptits ! » montait dans la nuit. Le prince était dans la place.

 ?? (Photos DR) ?? Julien Giarrizzi : morceaux de vie (avec sa fille Gisèle et son fils Julien, aux boules, au stade). « Triste d’apprendre le décès de Julien Giarrizzi, qui était un grand ami. Amoureux du football, sa magnifique plume nous régalait et a éclairé les pages sports de NiceMatin. Condoléanc­es à toute sa famille et ses proches. »
De Christian Estrosi Les obsèques de Julien Giarrizzi se tiendront ce samedi 7 novembre à 11h à l’église Saint-Joseph (18-20 rue Beaumont) à Nice.
(Photos DR) Julien Giarrizzi : morceaux de vie (avec sa fille Gisèle et son fils Julien, aux boules, au stade). « Triste d’apprendre le décès de Julien Giarrizzi, qui était un grand ami. Amoureux du football, sa magnifique plume nous régalait et a éclairé les pages sports de NiceMatin. Condoléanc­es à toute sa famille et ses proches. » De Christian Estrosi Les obsèques de Julien Giarrizzi se tiendront ce samedi 7 novembre à 11h à l’église Saint-Joseph (18-20 rue Beaumont) à Nice.

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