Nice-Matin (Cannes)

Huit filles à bonne école

Déjà aux manettes le mois dernier, l’école de pilotage Winfield accueille jusqu’à demain soir le second acte varois d’une opération de détection qui enclenche la vitesse supérieure en mode F4

- GIL LÉON

Rien ne les arrête ! Pas même le retour en puissance de ce maudit coronaviru­s qui fait à nouveau rouler l’Hexagone au ralenti. Deux semaines après le premier chapitre varois de l’opération de détection « FIA Girls on Track - Rising Stars » (voir nos éditions du 17 octobre), les huit candidates restant en piste ont repris le volant hier matin au Castellet. Pas celui d’un karting, cette fois. Direction les vestiaires et l’atelier de l’école de pilotage Winfield afin de cocher la case F4.

Choisie par la Fédération Internatio­nale de l’Automobile au terme de l’appel d’offres lancé l’hiver dernier, la fameuse « fabrique de champions » dont le tableau d’honneur réunit quelques sacrées pointures - Alain Prost, Didier Pironi, Patrick Tambay, Olivier Panis, entre autres -, avait déjà orchestré l’épreuve d’évaluation (2 jours, 20 pilotes) et un premier camp d’entraîneme­nt (3 jours, 12 pilotes).

Dans l’esprit du Volant Winfield

Elle reste aux manettes à l’occasion de ce « training camp » numéro 2 (3 jours, 8 pilotes) qui désignera demain soir les quatre heureuses finalistes pouvant encore rêver de décrocher le gros lot, à savoir un programme en F4 l’an prochain sous l’égide de la Ferrari Driver Academy. « En novembre comme en octobre, nous gérons tous les domaines de A à Z : sportif, technique, organisati­onnel, » détaille Frédéric Garcia, le président du Winfield Group. « Dans l’esprit, ça ressemble beaucoup au Volant Winfield. Là, on mesure le potentiel de chaque pilote. Le chrono ne constitue pas le seul paramètre. Sont également pris en compte le comporteme­nt général, les capacités physiques et mentales, le niveau d’anglais... » Contrairem­ent aux concurrent­s du Volant Winfield ressuscité en 2018, ces graines de championne­s ont commencé leur parcours en karting avant d’enclencher la vitesse supérieure en monoplace. « Une étape, nécessaire », précise Frédéric Garcia. « Tenez, la participan­te indienne (Aashi Hanspal, 13 ans, ndlr) n’avait jamais piloté un kart à moteur 2 temps. Chez elle, toutes les compétitio­ns mettent aux prises uniquement des machines 4 temps. Elle a donc découvert un autre monde.

Nous aussi, on a appris des choses. Cette expérience nous donne des idées pour améliorer le Volant. »

Une épreuve évidemment mise entre parenthèse­s en 2020 compte tenu du contexte sanitaire et de la crise économique qui en découle. « Le Volant nous manque, bien sûr, parce que la compétitio­n fait partie de l’ADN de Winfield. On espère le relancer entre fin 2021 et début 2022. L’exercice 2020 s’avère très compliqué pour notre société qui se situe au croisement du sport, de l’événementi­el et du tourisme. Grosso modo, on va perdre deux tiers de notre chiffre d’affaires annuel. »

Sur le tracé du Grand Prix de France

L’opération « FIA Girls in Track - Rising Stars » tombe donc à pic. À plus d’un titre, puisque car elle renforce aussi le lien avec la commission « Women in Motorsport » (FIA WIM) conduite par Michèle Mouton. « Lors de la dernière édition en date du Volant, nous avions sélectionn­é quatre filles sur les quinze dossiers reçus », rappelle Frédéric Garcia. «La meilleure d’entre elles, Doriane Pin (la seule ambassadri­ce française figurant dans le top 8, cette semaine) avait reçu le prix FIA WIM des mains d’Anne-Charlotte Rémy, notre directrice générale. Tracer son sillon en sport auto, aujourd’hui, pour une femme, ce n’est pas simple. À mon avis, il faut mener une réflexion globale afin que les filles gagnent du terrain dans tous les secteurs d’activité : pilotes, mais aussi mécanos, ingénieurs, team managers. Cet événement démontre qu’il y a une prise de conscience, que les lignes sont en train de bouger. » Dans l’immédiat, Doriane Pin et ses rivales, Juju la Japonaise, Julia et Antonella les Brésilienn­es, Toni la Suissesse, Jessica la Britanniqu­e, Esmee et Maya les Néerlandai­ses, continuent l’aventure en F4 sur le tracé du Grand Prix de France. Toutes déterminée­s à aller au bout de leur rêve.

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Après le kart, place à la F ! Lors de ce second camp d’entraîneme­nt varois, les huit concurrent­es encore en course passent au révélateur de l’école Winfield. (Photo Morgan Mathurin)
Frédéric Garcia. Après le kart, place à la F ! Lors de ce second camp d’entraîneme­nt varois, les huit concurrent­es encore en course passent au révélateur de l’école Winfield. (Photo Morgan Mathurin)
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(Photo Eric Damagnez)

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