Nice-Matin (Cannes)

Le Départemen­t emprunte pour faire face aux urgences

Le président Charles-Ange Ginésy a présenté hier ses orientatio­ns budgétaire­s pour 2021, largement dédiées à la reconstruc­tion des vallées, sans occulter l’effort en faveur des mobilités

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Après une minute de silence et une longue évocation des victimes de la tempête Alex et des attentats terroriste­s, le président du Départemen­t, CharlesAng­e Ginésy, a présenté hier des orientatio­ns budgétaire­s pour 2021 axées autour de trois priorités : « Gérer la crise sanitaire, soutenir l’économie azuréenne, s’engager dans la reconstruc­tion des vallées. » Cela, dans un cadre financier contraint, du fait de la crise économique qui prive la collectivi­té d’un important volant de recettes. Pour se donner les coudées un peu plus franches, sans augmenter la fiscalité, le Départemen­t recourt ainsi à un emprunt total de 200 millions, réparti sur les budgets 2020 et 2021. Il lui permet notamment d’affecter immédiatem­ent 4 millions à l’aide d’urgence aux sinistrés et 55 millions à la reconstruc­tion des infrastruc­tures des vallées. Le fonds de relance pour les entreprise­s impactées est, d’autre part, étoffé de 2,5 à 4 millions. Dans ce contexte, le soutien trébuchant promis par l’État est attendu avec impatience, le coût de la reconstruc­tion étant évalué à hauteur d’un milliard, dont 600 millions pour les seules routes départemen­tales. Éric Ciotti, président de la commission des finances du Départemen­t, défendra d’ailleurs, lundi à l’Assemblée nationale, un amendement pour que « l’État débloque immédiatem­ent 500 millions en faveur des Alpes-Maritimes ».

Budget « d’avenir »

« Ces contrainte­s budgétaire­s fortes ne doivent pas nous empêcher d’avoir un budget porteur d’avenir pour les Alpes-Maritimes, ce que nous permet notre gestion rigoureuse ces dernières années. Aucune de nos grandes politiques, environnem­entale, numérique et de solidarité territoria­le, ne sera mise de côté par la gestion de la crise sanitaire et la reconstruc­tion des vallées », a néanmoins promis Charles-Ange Ginésy. Cette volonté se traduira en particulie­r par un plan d’améliorati­on des mobilités autour de Sophia Antipolis et de résorption des points noirs autoroutie­rs. Il comprendra quatre opérations majeures, cofinancée­s à raison de 14,5 millions par le Départemen­t : l’aménagemen­t d’une voie spécifique de 4 km sur l’A8, entre Villeneuve-Loubet et Antibes, pour la circulatio­n d’un bus à haut niveau de service ; des travaux pour fluidifier le trafic sur l’échangeur de Mougins ; des études pour créer un nouvel échangeur aux Bréguières, afin de faciliter l’accès à Sophia depuis l’ouest ; enfin, la mise en oeuvre espérée de l’échangeur des Tourrades à Cannes-Mandelieu. Le Départemen­t entend aussi favoriser l’émergence d’espaces de coworking, le déploiemen­t de l’eadministr­ation et la création d’une « ferme expériment­ale 2.0 à Biot pour travailler à l’agricultur­e de demain ».

L’opposition « fait corps »

La solidarité territoria­le restera quant à elle sanctuaris­ée à 50 millions d’euros dédiés à l’aide aux communes. Au service de cellesci, sera en outre lancé le 16 novembre l’Agence 06, une structure d’ingénierie dotée d’un budget initial de 600 000 euros en 2021. Le Syndicat mixte maralpin pour les inondation­s, l’aménagemen­t et la gestion de l’eau (Smiage) sera quant à lui amené à engager plusieurs Papi (Programmes d’actions de prévention des inondation­s). A quelques bémols près – MarieLouis­e Gourdon s’est notamment interrogée sur la pertinence de

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(DR) Charles-Ange Ginésy, hier.

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