Fallait-il maintenir le conseil de communauté ?
Jeudi, les élus de la communauté d’agglomération du Pays de Grasse se sont réunis au palais des congrès. Paul Euzière s’est interrogé sur ce maintien dans un contexte sanitaire sensible
C’est assez rare pour être souligné, Paul Euzière, conseiller communautaire et conseiller municipal d’opposition à Grasse était absent du conseil de communauté qui s’est réuni jeudi. Absent mais non sans une raison valable qu’il détaille dans un courrier adressé au président de la CAPG, Jérôme Viaud.
« La tenue du conseil d’agglomération dans les conditions d’aggravation nationale de la pandémie du Covid-19, va à l’encontre de la situation sanitaire et des mesures de confinement, exprime-t-il. Toute réunion nécessite la présence minimale du directeur général des services et des directrices adjointes : 3 personnes auxquelles il faut ajouter 1 secrétaire. Avec les membres titulaires, ce sont donc 75 personnes au minimum qui doivent se réunir, dans un espace clos et pendant au moins trois heures. »
« Nous sommes prêts à en discuter »
Rappelant les mesures du confinement, qui interdisent les réunions privées et la limitation du nombre d’individus présents aux mariages (6 personnes) et aux cérémonies funéraires (30 personnes). Mettant en avant les chiffres nationaux (« selon le site Santé Publique France, en une semaine : on décompte 18 866 nouvelles hospitalisations dont 2 884 en réanimation »), Paul Euzière évoque aussi le centre hospitalier de Grasse qui a vu « 32 passages en urgence, 18 patients positifs hospitalisés (soit un taux de 56,3 %) » en date du 3 novembre.
« Les règles de ce 2e confinement exigées pour tout citoyen, nous paraissent incompatibles avec la tenue d’un conseil communautaire. Faut-il rappeler qu’au moins un élu, membre du bureau de notre communauté d’agglomération et maire d’une commune voisine [Claude Serra au Tignet Ndlr], a été conduit dernièrement à s’autoconfiner, ayant été détecté positif asymptomatique ? Compte tenu de la virulence de cette deuxième vague, il y a lieu de réfléchir à des alternatives à la présence physique risquée de dizaines d’élus et cadres administratifs dans un même espace. Nous sommes prêts à en discuter. Nous sommes soucieux de la santé de chacun », a-t-il dit avant d’indiquer que son groupe Grasse à Tous - Ensemble et Autrement et lui-même ne participeraient pas au conseil.
Une loi pour le novembre ?
Depuis le mois de mars, les conseils communautaires se sont tenus en dehors des locaux de la communauté d’agglomération. Jusqu’à aujourd’hui, les séances se tenaient au Théâtre de Grasse, elles devraient désormais se dérouler au palais des congrès. Jérôme Viaud, en préambule, a expliqué pourquoi le conseil était maintenu.
« Dans ce contexte de crise sanitaire, il a été demandé aux élus de maintenir le service public et cela implique la prise de décisions, ce qui passe également par la tenue de nos conseils qu’ils soient communautaires ou municipaux. Les services de l’État ont été à maintes reprises interrogés. À ce jour, rien ne s’oppose à la tenue des conseils dans la mesure où la distanciation et les barrières sont respectées. Ils nous ont informés de la préparation d’une loi pour le 9 novembre, spécifique à l’organisation des instances délibérantes des communes. Celle-ci devrait prévoir la mise en oeuvre de plusieurs mesures déjà employées lors du premier confinement. »
Pour éviter que le conseil ne dure trop longtemps, l’ordre du jour a été diminué, portant la durée de la séance à 1 heure. Cette dernière a été intégralement diffusée sur Youtube.