En Europe, les contagions explosent, la morosité croît...
Sur le Vieux Continent, épicentre de l’épidémie, les pays se replient sur eux-mêmes, espérant stopper la Covid-19, en dépit des restrictions qui ont du mal à passer
Après l’Irlande, la France, l’Angleterre..., c’est au tour de la Grèce et de certaines régions d’Italie d’étendre progressivement cette « saison 2 » du confinement. Un confinement plus souple qu’en mars mais moins bien accepté par la population. Avec une accélération des contaminations ces derniers jours, l’Europe, épicentre de l’épidémie, s’approche rapidement du seuil des 12 millions de cas, avec 300 000 morts.
Dès ce matin, les Grecs devront ■ montrer patte blanche pour quitter leur domicile : pour chaque sortie, il faudra indiquer par SMS le motif et l’horaire, et attendre le feu vert des autorités, également par SMS. Le confinement, qui devrait durer trois semaines - peut-être davantage -, épargnera supermarchés, épiceries, stations-service, pressings et animaleries. Mais, comme en France, les librairies devront, à leur grand dam, tirer le rideau.
En Italie, un couvre-feu national de ■
22 h à 5 h est entré en vigueur hier et ce jusqu’au 3 décembre. De nouvelles « zones rouges » - Lombardie, Piémont, Val d’Aoste et Calabre ont été déclarées « à haut risque »et 16 millions d’Italiens renouent avec le confinement, plus léger cependant qu’au printemps dernier.
En Norvège, pourtant un des pays ■ d’Europe les moins touchés par la pandémie, les autorités serrent aussi la vis. À Oslo, bars et restaurants ne pourront plus servir d’alcool à partir de lundi, et salles de gym, cinémas, théâtres et piscines devront fermer leurs portes. L’enseignement à distance va s’étendre dans les lycées de la ville et d’autres régions.
L’Angleterre est elle aussi confinée ■ depuis jeudi : les commerces non essentiels ont dû fermer, et les restaurants, pubs et cafés ne peuvent proposer que des livraisons ou ventes à emporter. Les écoles, elles, restent ouvertes. De Londres à Ljubljana, ces nouvelles mesures génèrent des protestations, parfois émaillées de violences. Dans la capitale slovène, une manifestation contre le confinement de plusieurs centaines de personnes a dégénéré en violents affrontements.
Les États-Unis, en plein suspense ■ électoral, vont eux aussi de record en record. Dans ce pays, de loin le plus endeuillé au monde par la pandémie avec 234 876 décès, plus de 120 000 nouveaux cas positifs au coronavirus en 24 heures ont été recensés jeudi.
■ De l’autre côté du globe, la Chine bloque désormais l’arrivée des voyageurs étrangers en provenance de France et d’une dizaine d’autres nations très touchées par la Covid19, le géant asiatique voulant éviter toute résurgence de l’épidémie sur son sol.
Hier, sous couvert d’anonymat, un ministre français a déclaré : «Onva vers de très, très grosses difficultés à l’hôpital. Je pense que dans dix jours, quand on va revenir dans les questions de choix, comment vous faites le tri (entre les patients), ça va être une autre histoire ».
Le procès des attentats de janvier 2015, suspendu depuis lundi alors que trois accusés ont été testés positifs à la Covid19, ne reprendra pas avant le 16 novembre au moins, a annoncé le Parquet national antiterroriste (Pnat) hier.