Noël pas à la fête...
Le spectre d’une fin d’année confinée inquiète les professionnels des métiers de bouche. Tout risque d’être revu à la baisse...
Alors qu’un Noël confiné pointe à l’horizon, sapins, huîtres, caviar et bières de Noël trouveront-ils place sur les tables du réveillon ? Certains professionnels s’inquiètent et demandent au gouvernement de clarifier les choses.
« Le pire, c’est de n’avoir aucune perspective, on ne sait pas ce qu’il faut faire et ce qu’il faut décider », déclare Maxime Costilhes, délégué général de Brasseurs de France.
Les bières passent à la trappe
Alors que la bière a déjà pris de plein fouet les fermetures successives des cafés, hôtels, restaurants, sans parler de la mise à l’arrêt total de l’événementiel, il craint désormais de voir passer à la trappe les bières de Noël, qui représentent pour certains adhérents brasseurs 30 % de leur chiffre d’affaires annuel avec les marchés de Noël, dont beaucoup sont déjà annulés.
« On demande une réunion de crise pour se dire “Qu’estce qui se passe pour Noël, concrètement ?”. Je sais bien que ce n’est pas simple pour le gouvernement de le prévoir, mais quelles sont les options, comment on peut aider les producteurs ? » questionne M. Costilhes, qui rappelle que la bière de Noël a représenté 12 millions de litres produits et vendus en 2019.
« Qu’est-ce qu’on dit à ces producteurs de foie gras, jouets, chocolats ? Il est indispensable en urgence de faire un point là-dessus », conclut Maxime Costilhes.
Une demande de clarification également formulée par les producteurs de sapins, lesquels ont lancé cette semaine un cri d’alarme.
L’envie de se faire plaisir restera
Les producteurs français « seront-ils en mesure de proposer aux particuliers des sapins de Noël naturels pour les fêtes de fin d’année 2020 ? », interrogeait dernièrement leur association, l’AFSNN, qui a réclamé des assurances au gouvernement, pour anticiper commandes et acheminement vers les points de vente. Le ministère de l’Agriculture a indiqué être « mobilisé » sur cette question pour trouver une solution. Les producteurs d’huîtres, pour qui les fêtes constituent un rendez-vous incontournable, ont également sollicité l’exécutif pour y voir plus clair.
« On a demandé à notre ministère de tutelle d’oeuvrer pour favoriser au maximum le commerce dans ces temps difficiles », a indiqué Philippe Le Gal, président du comité national de la conchyliculture.
« Les fêtes de fin d’année c’est facilement 60, 70 % de la production nationale d’huîtres qui part à ce momentlà» , a-t-il rappelé, se disant toutefois raisonnablement optimiste, et espérant obtenir des magasins des grands distributeurs l’ouverture de chapiteaux sur les parkings. « Du moment que les clients peuvent trouver leurs produits à proximité de chez eux, c’est tout ce qu’on veut », a dit M. Le Gal, pour qui «les gens confinés ont envie de se faire plaisir ».
Même son de cloche au fin fond de la Dordogne, dans l’atelier de production de caviar de la maison Perle Noire.
« Je ne vois pas les gens ne pas fêter Noël », déclare Frédéric Vidal, son directeur général. « Donc il y aura automatiquement un repas festif. Ce sera peut-être plus de petits conditionnements, mais il y aura quand même une consommation de produits festifs. Les gens ne vont pas déprimer chez eux, ça paraît complètement surréaliste »...