Sans public et sans panache
Les Toulonnais ont dû cravacher hier pour venir à bout d’un adversaire limité mais accrocheur pour les contrarier jusqu’au bout d’une rencontre disputée dans l’atmosphère d’un huis clos
Se projeter vers le haut pour le RCT, stopper l’hémorragie à Brive, les deux formations avaient des devoirs bien éloignés au coup d’envoi. Forcément la confiance n’était pas également partagée. En revanche l’engagement était total des deux côtés. Et ce sont finalement les Brivistes, bien en place défensivement qui tiraient les premiers marrons d’une entame toulonnaise trop timide pour les inquiéter vraiment (0-3, 3e). Malgré un premier éclair toulonnais signé Gervais Cordin et un essai contesté par les Brivistes pour une suspicion d’en-avant mais validé par M. Gauzere, le RCT, empêtré dans les travaux forcés du milieu du terrain était encore poussé à la faute et laissait Briveeau commandement (5-6, 14 ). Et Carbonel avait beau prendre lui aussi les premiers points qui se présentaient alors, Abzhandadze redonnait encore l’avantage aux Corréziens (8-9, 32e).
Inspiration de Parisse
Entre l’ambiance étrange du huis clos, l’agressivité des avants brivistes, notamment celle déplacée du pilier Thompson-Stringer qui s’accrochait avec tout le monde et le scénario du match, il y avait de quoi commencer à se poser quelques questions côté toulonnais. Heureusement, les hommes de Collazo ne s’affolaient pas et trouvaient tout de suite des réponses, ce qui leur permettait de passer directement de 8-9 à 22-9 avant la pause. Paia’Aua offrait un caviar à Serin, mais le demi de mêlée international du RCT, était repris à quelques mètres de la ligne, et il fallait alors une remarquable inspiration footballistique de Parisse pour que Dridi marque en coin de l’autre côté du terrain. Puis c’était Toeava qui, pour ne pas être en reste, allongeait sa passe et offrait le doublé au minot toulonnais. En cinq minutes, le RCT venait enfin de trouver la faille et, a priori, de se faciliter la suite. Il était temps !
Se compliquer la tâche
Outre qu’elle leur ouvrait maintenant les portes d’une possible victoire bonifiée, cette réussite tardive devait aussi avoir le don de calmer un peu les ardeurs corréziennes. Mais la bête étant encore bien vivante, Carbonel assurait trois points supplémentaires au pied à la reprise, au cas où (25-9, 45e). Et il était bien inspiré, car dans la foulée, Giorgadze allait parvenir à déchirer le rideau défensif dans l’axe des Toulonnais pour filer seul à l’essai (25-16, 51e). Décidément, le RCT avait envie de se compliquer la tâche. Forcément le CAB y voyait une opportunité inespérée et poussait le bouchon un peu plus loin. Bien que repoussé par la défense varoise, alors acculée sur sa ligne, Laranjeira, à peine entré en jeu, ramenait les siens à 6 points (25-9, 62e). Du coup, la fin de match, au lieu d’être enflammée par les Toulonnais devenait vraiment pesante. Louis Carbonel, heureusement, ne tremblait pas et redonnait au
RCT une avance un peu plus confortable (28-9, 66e). Un peu moins concentrés sur leurs tâches défensives, les Rouge et Noir se souvenaient alors qu’ils avaient encore un point de bonus offensif à prendre et se resserraient en conséquence. D’autant que Brennan, averti, laissait ses coéquipiers à 14… Leur première tentative échouait sur un en-avant, la seconde sur un ballon porté, propulsait Jolmes en terre promise. À défaut d’avoir été brillants, ils auront au moins fait le plein de points. Et, en attendant, cela devrait suffire à les contenter…