Nice-Matin (Cannes)

Au carrefour des océans

Une Niçoise, un Monégasque et deux Toulonnais seront demain au départ de la 9e course mythique. Une première pour des Méditerran­éens pressés de larguer les amarres

- Clément Giraud Toulon -  ans Compagnie du lit/ Jiliti Boris Herrmann (ALL) Monaco -  ans Seaexplore­r-Yacht club de Monaco Sébastien Destremau Toulon -  ans Merci Alexia Barrier Nice -  ans myplanet PHILIPPE BERSIA

En 2016, près de 300 000 personnes s’étaient rendues aux Sablesd’Olonne pour assister au départ du 8e Vendée Globe. Crise sanitaire oblige, son village est aujourd’hui fermé, et le départ de la 9e édition se déroulera demain à 13h02 à huis clos. Dommage, cent fois dommage pour le grand public, mais aussi pour les trentetroi­s concurrent­s qualifiés cette année. Un nouveau record de participat­ion qui démontre, s’il en était encore besoin, l’attractivi­té jamais démentie de cette course mythique autour du monde, en solitaire, sans escale et sans assistance.

Six femmes et dix-huit bizuths

Issus de dix nationalit­és différente­s, ces candidats à la grande aventure – dont six femmes et dix-huit bizuths – ne viseront pas tous la victoire, encore moins le record établi par Armel Le Cléac’h en 2017 (74 jours 3 heures, 48 minutes 50 secondes). Question de moyens, évidemment. À moins qu’ils ne cassent tous leurs avions, on retrouvera sans doute le champion parmi les huit skippers (lire cidessous) qui ont la chance de partir avec des Imoca neuf, équipés de foils de nouvelle génération. Apparus en 2016, ces appendices qui permettent de survoler la mer ont encore évolué et pourraient permettre d’atteindre des vitesses moyennes encore jamais réalisées. Pour mémoire, en 1989, pour la première édition, Titouan Lamazou avait mis 109 jours, 8 heures, 48 minutes 50 secondes pour remporter l’épreuve… C’est dire la vitesse des progrès techniques !

Autre changement notoire au départ, la présence de trois Azuréens et d’un Monégasque. Dans le sillage du Toulonnais Sébastien Destremau – premier Varois à participer au « Vendée » en 2016 – de retour sur l’épreuve avec un nouveau bateau baptisé Merci, un autre Toulonnais, Clément Giraud (39 ans) sur Compagnie du lit/Jiliti, l’ancien bateau de Louis Burton classé 7e du dernier Vendée ; une Niçoise Alexia Barrier (40 ans) sur 4myplanet, l’Imoca avec lequel Romain Attanasio a fini la course en 15e position en 2017 ; et enfin un Allemand, Boris Herrmann (39 ans) qui naviguera sur Seaexplore­r-Yacht club de Monaco, l’ancien Gitana optimisé avec des foils nouvelle génération. Outre qu’ils vivent dans la même région et partagent la même passion, ces quatre concurrent­s ont un autre point commun : ils ont tous rêvé de longue date de se mesurer un jour à l’Everest des mers. Et se sont battus pour pouvoir aujourd’hui en entreprend­re l’ascension. Pour ces quatre-là, qui savourent déjà la victoire d’être au départ de l’aventure, un seul objectif réaliste : boucler la boucle. Coûte que coûte. Sébastien Destremau a déjà

réussi cet exploit en 2017 au terme de 124 jours de course et d’épreuves parfois surhumaine­s. Il sait à peu près ce qui l’attend lorsqu’il se retrouvera bientôt seul au monde au carrefour des océans. Comme les quinze autres néophytes de cette édition, Clément, Alexia et Boris l’imaginent seulement...

Mais ils sont eux aussi prêts et même maintenant pressés de pouvoir enfin larguer les amarres pour partir à l’assaut de la montagne. À ce jour, le plus grand défi de leur vie.

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