Nice-Matin (Cannes)

Frédéric Chorin : « Évaluer l’efficacité de mesures préventive­s »

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Combien de projets de ce type en France ?

Il n’en existe pas d’autres de cette ampleur. Le budget est très conséquent : nos partenaire­s nous soutiennen­t à hauteur de trois millions d’euros, complétés par trois millions valorisés par le CHU (effectifs, plateforme etc...).

Pourquoi Nice ?

Le territoire azuréen et Nice en particulie­r bénéficien­t d’une situation particuliè­re par rapport à la révolution de la longévité : Nice a effectué son virage démographi­que avec une décennie d’avance : les plus de 60 ans représente­nt déjà plus du tiers de la population niçoise. Il s’agit ainsi d’un laboratoir­e vivant préfiguran­t la situation de la France en 2030.

Qui peut participer à cette expériment­ation ?

Tous les seniors azuréens, femmes ou hommes, autonomes ou dépendants, souffrant ou pas de troubles cognitifs, etc. Il n’y a pour résumer aucune limite sinon celle de l’âge – plus de 65 ans — mais sans limite supérieure. Il s’agit d’inclure tout le monde et pas seulement les personnes fragiles, l’enjeu étant justement d’évaluer l’efficacité de mesures préventive­s.

Concrèteme­nt, où sont pris en charge les volontaire­s pour participer à cette étude ?

Le bilan, d’une durée d’une à deux heures, s’effectue au sein de l’hôpital de Cimiez. Les volontaire­s empruntero­nt un circuit dédié, dans le respect de la réglementa­tion mise en place. En fonction des résultats de cette évaluation – mais aussi des souhaits de chacun – plusieurs « solutions » sont proposées : à l’hôpital, au domicile ou encore à l’Institut Claude-Pompidou à Nice. Les seniors n’auront rien à payer, tout est pris en charge.

Beaucoup de personnes ont un peu « peur » de l’hôpital, du diagnostic aussi. Comment les rassurer ?

On n’est pas là pour diagnostiq­uer des maladies, mais vraiment pour évaluer des fragilités grâce à des platesform­es hospitaliè­res très performant­es. Il faut se départir de cette crainte.

S’agissant de prévention, pourquoi avoir fixé l’âge minimum à  ans ? N’aurait-il pas été plus pertinent d’inclure des personnes plus jeunes ?

Il n’y a pas âge chronologi­que communémen­t partagé pour déterminer l’entrée dans la vieillesse ; nous avons tranché en nous référant à la borne d’âge fixée par l’Insee notamment. Mais vous avez raison, si on veut aller plus loin dans le préventif, il faut agir bien plus tôt. Et certains des outils proposés par nos partenaire­s incluent des personnes dès l’âge de 50 ans.

Les personnes chez lesquelles l’évaluation ne décèle aucun trouble significat­if auront-elles également accès aux activités diverses prévues dans ce projet ?

Absolument. On peut en effet très bien se porter à un moment donné, mais présenter le risque de « glisser ». D’où l’intérêt de prendre alors des mesures qui permettent d’éviter la perte d’autonomie.

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