Nice-Matin (Cannes)

25 SDF hébergés depuis le début du confinemen­t

Les hommes ont été réunis au foyer Lycklama. Mêmes rue Louis-Braille tandis que dix femmes sont accueillie­s, juste à côté conditions et même planning que pour le premier confinemen­t

- CHRYSTÈLE BURLOT cburlot@nicematin.fr

On est au chaud. Nourris et blanchis. On peut se laver. Il y a la télévision et le café. Tout va bien, rien à signaler. Beaucoup mieux que la rue. » Même en confinemen­t, Valère est content. Ce poissonnie­r de formation, à la recherche d’un emploi et qui vit dans la rue est heureux d’avoir trouvé un toit pour un mois. « On sort une heure par jour pour aller prendre l’air. Sinon, on reste là. Mais pour moi c’est OK je ne me sens pas oppressé. »

Dix femmes à Lycklama

Pas facile pour d’autres d’être encore confinés. « Certains vivent mal l’enfermemen­t. Surtout quand ils savent qu’à l’extérieur, il y a davantage de souplesse que la première fois. On en a eu qui ont craqué et sont repartis. Dans ces cas-là, on leur explique qu’il nous est impossible de les reprendre à cause des risques de contaminat­ion », explique Fred, chargé avec Salah, Georges, Sultan, Daniel, Cédric et une équipe de sécurité de l’accueil des sans domicile stable à la salle des associatio­ns.

Une heure pour prendre l’air

Pas de Palais des festivals pour cette fois. Comme l’explique Elisa Letellier, directrice du CCAS, « Lors du premier confinemen­t, le Palais avait été ouvert parce qu’il y avait beaucoup de monde. D’ailleurs, certains venaient de l’extérieur de Cannes. Et puis, les communes voisines avaient ouvert leurs propres sites et l’effectif avait baissé. Aujourd’hui,

on accueille 25 hommes ici et 10 femmes à l’accueil de secours de Lycklama. » Lever à 7 heures. Possibilit­é de prendre une douche jusqu’à 8 heures, petit-déjeuner. « Nous ouvrons les portes entre 10 h et 11 h pour que ces messieurs puissent aller prendre l’air… Bien entendu, les personnes qui travaillen­t – nous en avons quatre en ce moment – ont leur attestatio­n de sortie. Celles qui ont des rendez-vous médicaux ou des convocatio­ns au tribunal peuvent également sortir. »

Le déjeuner est servi à midi. « L’après-midi, ils restent à l’extérieur pour jouer aux cartes, il y a aussi un espace télévision. Et ceux qui sont fatigués peuvent se reposer dans le dortoir. »

La salle est lavée et désinfecté­e une fois par jour. Les « invités » tiennent à nettoyer eux-mêmes les espaces extérieurs.

Assistante­s sociales, médecins, addictolog­ues

« Nos assistante­s sociales passent une fois par jour pour voir ce dont chacun a besoin et faire avancer les dossiers », explique Elisa Letellier.

L’équipe mobile de précarité de l’hôpital se charge aussi régulièrem­ent des soins dont certains auraient besoin.

Les addictolog­ues enfin, sont là régulièrem­ent. « Il n’est pas facile lorsqu’on est dépendant à une drogue de vivre le confinemen­t. Certains sont agités lorsque le manque arrive. Il est très important que les addictolog­ues passent nous voir pour les soulager… » En clair, tout est réuni ici pour que le confinemen­t soit vécu le mieux possible. Mais, encore une fois, cette période peut s’avérer difficile pour certains : « Ils n’ont plus la possibilit­é de faire la manche pour gagner l’argent nécessaire à l’alcool et aux cigarettes. C’est stressant… »

D’où la nécessité pour le personnel, d’être à la fois à l’écoute et « cadrants ».

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(Photos Dylan Meiffret) Une salle de télévision pour s’occuper les après-midis...
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Valère, heureux d’avoir un toit pour un mois.

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