Roi du salto, Léo Saladino un futur grand
Le numéro 1 français, en lice pour se qualifier pour les JO de Tokyo, s’est engagé avec le club niçois. L’été prochain, le boxeur de 25 ans, à la puissance dévastatrice, visera l’or olympique
Les images de la joie de Tony Yoka, tout juste sacré champion olympique en 2016 à Rio, en larmes dans les bras de sa compagne Estelle Mossely ont fait le tour du monde. Et si, l’été prochain à Tokyo, un autre Tricolore était porté aux nues. Un projet loin d’être fantasque grâce au pedigree de Mourad Aliev, 25 ans, et médaillé d’argent des derniers Jeux européens, à Minsk l’an passé. Le boxeur super poids lourd présente, à un ou deux kilos près, le même profil que Yoka : 2m02, 110 kilos. Forcément les comparaisons avec le champion du monde amateur français, désormais professionnel, reviennent souvent. «Il est champion du monde et olympique, donc c’est un honneur, mais chacun a son style et son histoire », estime Mourad Aliev. « Moi je suis de la génération suivante (ils ont trois ans d’écart) et je n’ai pas eu le même parcours, ça ne fait pas longtemps que je suis dans une filière de haut niveau ».
« Aller chercher l’or olympique »
Cela fait seulement trois ans que Mourad Aliev représente la France. Depuis sa naturalisation alors qu’il a 22 ans. Né à Moscou, de parents azéris, le boxeur arrive en France avec le statut de réfugié politique à l’âge de 6 ans. La famille s’installe dans le Nord de la France, à Ronchin. La boxe fait déjà partie de son patrimoine génétique. Son père Ozer est un ancien champion de boxe poids lourd de l’ex-URSS. « C’est lui qui m’a donné le goût de ce sport et qui m’a entraîné jusqu’à mes 22 ans », glisse ce fan de Wladimir Klitschko et Lennox Lewis. Depuis sa naturalisation, Mourad a intégré l’Insep où il est interne.
C’est là-bas qu’il trime avec un rêve en tête. « Aller chercher l’or olympique, ramener la plus belle des couleurs. Mais avant, il faut que je me qualifie pour les JO, lors du
TQO en avril. Le but, c’est d’être prêt pour cette grande échéance, où il y a quatre places qualificatives. Je n’aime pas parler avant les compétitions, mais ça devrait le faire ».
« A Nice, on a été très bien accueillis »
Et depuis le mois d’août dernier, Nice et le quartier de la Madeleine ont pris une place très importante dans la vie du numéro 1 tricolore dans sa catégorie. « Mes parents ont quitté la région lilloise et se sont installés ici pour le travail. C’est une ville très agréable, on a été très bien accueillis. J’aime la météo évidemment, mais aussi le mode de vie, la mentalité. Dès que j’ai quelques jours off, je descends sur Nice ».
Et fin octobre, le champion a poussé un peu plus son engagement envers la capitale azuréenne, en rejoignant “Légion Nice”, le club de Magomed Askhapov.
« J’avais envie de représenter ma nouvelle ville et j’ai été séduit par ce club jeune et prometteur. Bien sûr, il n’y a pas de boxeur ici avec qui je peux m’entraîner dans ma catégorie, mais c’est toujours un plaisir de donner des conseils aux plus jeunes ».
Le fondateur de “Légion Nice” s’est retroussé les manches afin d’obtenir la venue du jeune champion. « Au niveau administratif, ça n’a pas été simple, mais Mourad avait envie de nous rejoindre car on partage des valeurs communes, développe “Mago”. Ici, notre méthode est basée sur la discipline, mais aussi la fraternité et le respect. Je suis très fier qu’il ait rejoint notre jeune club, mais surtout Nice, la ville que j’aime. J’espère qu’il les représentera aux Jeux olympiques ». Avant cela, il faudra valider la case TQO au printemps, mais Nice vient certainement d’accueillir l’une de ses meilleures chances de médaille pour Tokyo.