Nice-Matin (Cannes)

Pourquoi une grande majorité d’Azuréens ne veut pas se faire vacciner

- LAURIANE SANDRINI lsandrini@nicematin.fr

Les laboratoir­es Pfizer et BioNTech ont annoncé que leur vaccin réduisait de 90 % le risque de tomber malade du virus provoquant la Covid-19. D’après notre consultati­on – 1006 réponses à un appel lancé lundi soir sur les sites du groupe Nice-Matin – la grande majorité des Azuréens ne compte pas l’utiliser. 70,4 % des personnes qui ont donné leur avis ne souhaitent pas se faire vacciner contre le nouveau coronaviru­s. Un pourcentag­e pratiqueme­nt similaire pour les seuls habitants des Alpes-Maritimes (70 %), bien au-dessus des données d’Ipsos du mois dernier. À noter que 70,3 % des sondés avouent ne pas se faire vacciner contre la grippe en temps normal.

« Trop d’incertitud­es »

Presque trois quarts des personnes qui ont répondu à nos questions (73,6 %) indiquent qu’elles n’auraient pas confiance en un vaccin distribué début 2021. « Il faut presque deux ans pour en avoir un », avance Philippe, 62 ans. Même discours pour Céline, à Cagnes-sur-Mer, qui dénonce un « vaccin fait à la va-vite et sur lequel on n’aura aucun recul ».

« Je n’ai pas confiance dans le lobby pharmaceut­ique. Ni dans la transparen­ce des laboratoir­es sur ce qu’il a dedans », juge Louis, un Niçois de 22 ans. «Ily a trop d’incertitud­es », abonde Franck.

Par ailleurs, les Azuréens interrogés restent sceptiques sur les possibles effets secondaire­s. « J’ai peur d’être un cobaye », confie Robert, un sexagénair­e de la baie des Anges. « Chaque jour, on a le sentiment qu’on découvre un peu plus ce virus. Je n’ai pas le sentiment que la connaissan­ce soit à ce jour suffisante, malgré toutes les compétence­s réunies sur la recherche », argumente Jade, une Cannoise de 33 ans.

« Je veux revivre comme avant »

« J’ai aussi peur du manque de recul. La vaccinatio­n n’est pas anodine, ne l’a jamais été quelle que soit la pathologie, alors, sur la Covid que l’on ne connaît pas encore très bien...»

De l’autre côté, il y a ceux pour qui cette annonce est une lueur d’espoir.

« Je veux revivre comme avant et ça me semble être la bonne direction », s’enthousias­me Fabien, 22 ans. Cet habitant de La Collesur-Loup n’hésitera pas à se faire vacciner dès que cela sera possible. « Je pense que la médecine ne se permettrai­t pas de distribuer quelque chose au grand public si ce n’est pas efficace ! » Pour Laëtitia, une trentenair­e niçoise, ce vaccin est le « seul moyen de lutter contre la maladie ». « Vivre avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête me gonfle », tranche Christine, 67 ans.

« On a enfin une solution, s’exclame Carine, de Cagnes-sur-Mer. Tous les chercheurs du monde entier ont bossé dessus sans relâche, c’est suffisant pour moi. Je prends le risque des années qui peuvent révéler des effets secondaire­s, là j’ai l’impression de ne plus vivre réellement ! »

L’autre argument qui revient le plus parmi les Azuréens, c’est la volonté de se protéger du virus, autant soi-même que ses proches.

« Je suis une personne de plus de 65 ans, je suis donc “à risque”, témoigne la Niçoise Sylvie. Je travaille encore, je suis en contact journalier avec du public, j’ai des enfants et des petits-enfants de tous les âges... Pour moi ce serait plus rassurant. »

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(Photomonta­ge DR)  % des Azuréens ne souhaitent pas se faire vacciner.

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