Protocole sanitaire : des enseignants désorientés
Une centaine d’entre eux a manifesté hier à Nice. Ils dénoncent notamment « un manque d’anticipation » du ministère et un protocole trop compliqué
Ils étaient une centaine de profs venus des collèges et lycées de Nice et des environs à s’être réunis, en respectant la distanciation physique, hier vers 11 heures, place Masséna à Nice. Menée sur fond de grève enseignante (7,5 % de taux de grévistes dans le 1er degré, 12 % dans le 2nd degré selon le rectorat), cette manif a été l’occasion de dresser l’état lieux sanitaire dans les établissements alors que le nouveau protocole renforcé se met en place. Justement les syndicats enseignants reprochent « un manque d’anticipation » du ministère face à la 2e vague de l’épidémie qui est « annoncée depuis des mois », un protocole jugé lourd et « un bras de fer permanent avec le ministre Blanquer ».
Pour passer en mode hybride (moitié des cours en présentiel « a minima », l’autre à distance) chaque établissement a la liberté de s’organiser comme il entend, au travers d’un projet qu’il devra envoyer, pour accord, au rectorat. «Ilaurait été bien plus simple d’autoriser les établissements à passer automatiquement en mode alterné, estime Fabienne Langoureau, secrétaire
ATTESTATION DE DÉPLACEMENT DÉROGATOIRE académique du SNESFSU. Résultat, alors que le protocole est activé depuis le 9 novembre, s’ouvrent à peine les discussions dans les établissements. » Place
Masséna, les enseignants ont pris la parole, à tour de rôle, pour expliquer la situation dans leur collège et lycée. Pour réclamer des personnels en plus, notamment « à la vie scolaire qui sont dépassés par les cas de Covid qu’ils doivent gérer », afin de faire appliquer les gestes barrière.
La demi-pension en question
« Ce qui coince, explique un prof du lycée Masséna, c’est la demi-pension où les élèves se côtoient, serrés les uns contre les autres, sans porter de masque. »
D’où ce mode de fonctionnement hybride, moitié en présentiel, l’autre en télétravail pour avoir moins d’élèves présents dans les établissements et à la cantine. Reste un problème à régler : le programme scolaire à alléger, selon les syndicats enseignants. «En fonctionnant avec 50 % de cours en présentiel, on ne va pas y arriver, estime Fabienne Langoureau. Et c’est impossible de demander aux élèves d’étudier la moitié du programme, en autonomie. » Et c’est un problème à trancher avant le bac 2021...