Nice-Matin (Cannes)

Aide aux vallées : les députés rejettent l’amendement Ciotti

Le député LR des Alpes-Maritimes demandait une aide de 500 millions d’euros. Les députés ont rejeté son amendement. Mais les élus azuréens LREM ont adopté des positions opposées

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Eric Ciotti exprime son « inquiétude ». Lundi minuit, à l’Assemblée nationale, le député LR des Alpes-Maritimes a soumis un amendement visant à accorder 500 millions d’euros aux vallées dévastées par la tempête Alex. Les élus de la majorité présents ont voté contre. Parmi eux, l’Azuréen Cédric Roussel, qui invoque un problème de forme. Son collègue Loïc Dombreval, lui, a voté pour. L’Etat tiendra-t-il ses engagement­s pour les vallées des Alpes-Maritimes ? C’est la question qui agite les débats, dans l’hémicycle du Palais Bourbon. La tempête Alex a frappé le haut pays le 2 octobre. Elle a laissé la Roya, la Vésubie et la Tinée groggy. Eric Ciotti en appelle à « la solidarité nationale, au profit des communes qui ont été terribleme­nt touchées ». Originaire de Saint-MartinVésu­bie, le questeur de l’Assemblée soumet un amendement dans le cadre du projet de loi de finances 2021. Il est soutenu par la plupart des députés azuréens, dont Marine Brenier (LR), Loïc Dombreval et Alexandra Valetta-Ardisson (LREM). Le texte prévoit une aide de 500 millions d’euros pour ces vallées où « les dégâts sont estimés à 2 milliards d’euros ».

La propositio­n est massivemen­t rejetée : 80 votes sur 111 exprimés. Des propositio­ns revues à la baisse – 250 millions, puis 100 millions – le sont à leur tour.

« Ce départemen­t a besoin de réconfort »

Dès lors, Eric Ciotti fait part de son « inquiétude, en l’absence d’engagement concret et chiffré de l’Etat ». Cent millions, c’était la somme a minima annoncée par Emmanuel Macron, le 7 octobre, lors de sa venue à Saint-Martin-Vésubie. Aujourd’hui, le député LR demande au gouverneme­nt « que la solidarité ne reste pas qu’une parole qui s’affaiblira avec le temps. Il demande des actes concrets, chiffrés et immédiats. » Eric Ciotti salue le choix de Loïc Dombreval. Ce député LREM a approuvé l’amendement Ciotti... sans mettre en doute pour autant la parole présidenti­elle. «Ces 100 millions vont être mobilisés dans le cadre du plan Barnier. Mais ils sont largement insuffisan­ts par rapport aux besoins pour reconstrui­re ces vallées. » Loïc Dombreval s’est affranchi des clivages politiques pour voter « cet amendement qui [lui] semble être d’intérêt général. Entre le terrorisme et les événements climatique­s, ce départemen­t a besoin de réconfort. De visibilité. De considérat­ion. Il a besoin de respirer. Et je ne peux pas croire qu’il soit laissé tomber par le président de la République et le gouverneme­nt. »

« Pas de monopole de la solidarité ! »

« Des paroles et des actes » ? C’est justement ce qu’a fait Emmanuel Macron, insiste le député Cédric Roussel. « Il a acté l’état de catastroph­e naturelle pour 55 communes, créé un fonds d’urgence 06, débloqué le fonds Barnier pour un montant de 50 millions d’euros ». Cédric Roussel le sait : la reconstruc­tion coûtera bien plus cher. Pourtant, lui n’a pas signé l’amendement Ciotti... « Pour des raisons techniques. »

Le député niçois s’explique. « La discussion donnait l’impression d’un solde de tout compte, alors que

 ??  ?? Le coût de la reconstruc­tion des routes (ici dans la Roya) s’annonce faramineux. (Photo Eric Ottino)
Le coût de la reconstruc­tion des routes (ici dans la Roya) s’annonce faramineux. (Photo Eric Ottino)

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