Les médiathèques optent pour le « click & collect »
Le directeur de la lecture publique de la communauté d’agglomération Sophia Antipolis déploie une formule « à emporter sur le parvis ». Personne ne restera sans lecture !
Avec ça vous me mettrez Charlie et la chocolaterie sans oublier La Soupe aux Choux, à emporter s’il vous plaît. » Parce qu’il n’a jamais été impossible de marier Roald Dahl avec Jean Girault, cette alliance s’avère désormais accessible en « Click & collect ».
Nourrir l’esprit pour ne pas affamer les consciences.
Tel est le parti pris par les médiathèques de la communauté d’agglomération Sophia Antipolis qui, depuis vendredi, proposent ses documents à emporter à ses usagers. Un grand plus pour ce deuxième confinement comme le souligne le directeur de la lecture publique, Grégory Scalabre.
À la tête des sept structures du réseau s’étendant d’Antibes à Roquefort-les-Pins en passant par Valbonne et Saint-Paul-de-Vence, le responsable rappelle qu’il n’est jamais trop tard pour rejoindre la tribu des assoiffés de savoir : les inscriptions restent ouvertes (1) !
Les structures ont fermé leurs portes jeudi soir avec une importante influence...
Effectivement il y a eu beaucoup de monde avec passages à Antibes et presque personnes à Valbonne où on a d’ailleurs été obligés de réaliser un filtrage. Les gens ont voulu faire le plein avant le confinement. Face à cela on ne peut qu’être agréablement surpris de voir que les gens peuvent se jeter sur la culture de la même manière que sur des paquets de pâtes.
Le « click & collect » : une réflexion de longue haleine ?
On s’était posé la question au déconfinement, mais les mesures étant assez strictes on a préféré mettre en place un système d’accès par réservation. Comme nous sommes obligés de fermer les portes de nos médiathèques, ce système semble le plus approprié pour faire que le livre reste un bien essentiel.
Comment fonctionne ce nouveau mode d’emprunt ?
Vous réservez sur Internet et venez chercher vos documents sur le parvis de la médiathèque : personne ne passe les portes. Pour les personnes n’étant pas à l’aise avec l’outil numérique, il est possible d’avoir une aide téléphonique.
Il faut donc bien savoir ce que l’on veut : on ne peut plus flâner à travers les rayonnages…
Si vous n’avez pas une idée précise du livre de cuisine dont vous avez besoin ou du dernier Musso, nos équipes ont préparé des packs surprises. Autour d’une thématique, plusieurs documents sont sélectionnés : policier, humour, joie de vivre... Cela permet de faire des découvertes.
Vous continuez à acquérir des documents ?
Au rythme habituel, oui, en passant commande auprès des libraires. Nous n’avons pas eu de diminution de budget, les investissements sont constants.
Sentez-vous que les besoins des usagers sont différents ?
On a surtout senti une période de flottement au déconfinement, ce qui était prévisible. Nous sommes restés ouverts tout l’été. Au final, la fréquentation était redevenue quasi normale. Ces derniers temps on constatait une nouvelle reprise, notamment avec nos activités culturelles adaptées.
Mais évidemment notre programme du mois de novembre est entièrement annulé. Nous attendions l’illustratrice Miss Prickly, auteur de la série Mortelle Adèle ,on espère que c’est partie remise.
Quel rôle détiennent les médiathèques dans cette période ?
Elles doivent apporter ce petit plus. On est dans une situation assez noire, avec des perspectives sanitaires mais également géopolitiques assez pessimistes. L’idée c’est de donner aux personnes les armes pour se cultiver, avoir des arguments dans le débat d’idées actuel, pouvoir continuer à rêver, à créer. C’est aussi garantir un accès à l’information et à des connaissances fiables. Et puis, c’est le moment ou jamais pour lire ! 1. Gratuite pour les habitants de la Casa.