Nice-Matin (Cannes)

Au village, restaurate­urs et artistes s’adaptent à la crise

La solidarité entre commerçant­s et habitants s’organise à Mougins. Les profession­nels développen­t différents systèmes pour poursuivre leurs activités en toute sécurité

- DELPHINE GOUATY

Dans les rues, les restaurant­s ont rangé les tables et chaises, les galeries sont fermées, les promeneurs sont rares. Quelques irréductib­les sont encore là : des artistes venus travailler dans leur atelier, des commerçant­s ou restaurate­urs convertis à la vente à emporter ou à la livraison à domicile (voir encadrés), le buraliste… « J’ouvre pour les villageois, explique le propriétai­re du Fontenoy Axel Esteve. Je fais seulement tabac et boissons à emporter. J’ai arrêté la petite restaurati­on. Le matin, les villageois viennent boire tranquille­ment leur café à la Fontaine, au soleil. Il n’y a pas grand monde, c’est un manque à gagner. » « Le village est désert, regrette Ariane Meiffret, une habitante. Tout est fermé. Je n’allais pas beaucoup au restaurant, mais c’est surtout l’ambiance qui me manque. La période est un peu triste. »

Entraide et système « D »

Installée depuis un an, la petite épicerie Chez Léa est plus que jamais indispensa­ble. « Ça fait des années que ça manquait ! À l’époque, il y avait plus de vie : deux bouchers, deux épiciers, un marchand de presse… À présent, tout est concentré au Val. Quand on a la voiture, ça va, mais il y a beaucoup de personnes âgées qui font tout à pied », poursuit Ariane. Heureuseme­nt, habitants et commerçant­s jouent la carte de la solidarité.

« Léa nous aide beaucoup, témoigne Sabine Alienor. Elle m’a fait des courses. S’il manque des produits, on les lui demande. Hier, à la maison, tout le monde s’est régalé avec son couscous. Il y a une solidarité incroyable entre voisins. Alexis le nouveau souffleur de verre m’a dépanné avec sa camionnett­e sans que je lui demande ! Les nombreux artistes du village ont fermé leur boutique mais continuent de venir travailler dans leur atelier. » « Tout le monde se connaît, commente Patrick Cornee. On est tous les jours là, on s’entraide, on échange des idées, c’est comme une petite famille ! Je continue à travailler ici, puis je mets tout sur des plateforme­s en ligne. Hier j’ai vendu une belle pièce en Arabie Saoudite. Je continue de produire pour quand on sera déconfiné. On ne peut pas s’arrêter. Le manque de passage, c’est un manque à gagner. Surtout cet été, car il n’y avait pas les étrangers. »

Les festivités de Noël maintenues

Sabine a développé un service de Click and collect pour vendre ses bijoux et les oeuvres ciselées sur bronze réalisées à partir des dessins de David Onen. Quelques restaurant­s ont mis en place un système de livraison de repas à domicile ou de vente à emporter.

À l’office du tourisme, les hôtesses sont là pour accueillir le public... au téléphone seulement. « Je fais le relais pour les gens qui auraient besoin d’informatio­ns, précise Pauline. J’ai quelques demandes sur les balades, les sorties nature, même si elles sont limitées à un kilomètre du domicile. On me pose des questions par rapport aux événements à venir… » Pour l’instant, les festivités de Noël sont maintenues : Saint-Nicolas le 6 décembre et le marché de Noël du 11 au 13 décembre au village. Au lavoir, la crèche commence à s’installer. De quoi mettre un peu de baume au coeur.

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(Photos D. G.) Pause café devant la fontaine du village pour quelques habitants.
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Dans la rue des orfèvres, habituelle­ment très animée, quelques artistes continuent de venir travailler comme Patrick Coree.

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