Nice-Matin (Cannes)

Le louveteau de Valberg aperçu dans la Drôme

- ANTOINE LOUCHEZ alouchez@nicematin.fr

Le louveteau de Valberg donne de ses nouvelles ! L’animal, qui avait été capturé l’an dernier par l’Office français de la biodiversi­té (OFB) après avoir erré malade et affamé pendant plusieurs jours dans les rues de la station de ski, a été aperçu dans le Vercors, côté Drôme. Son passage a été immortalis­é par un des pièges photo des chasseurs locaux, un dispositif qui a pour but d’étudier l’interactio­n entre le prédateur et le grand gibier.

Désormais adulte et en pleine forme

Sur le cliché datant du 28 octobre, c’est la balise autour du cou de l’animal qui a intrigué les observateu­rs. « On s’est demandé ce que c’était, ce loup équipé d’une balise, retrace Rémi Gandy, président de la fédération des chasseurs de la Drôme. J’ai appelé l’OFB, c’est comme ça qu’on a deviné ». « C’est le seul loup de France à porter un collier de repérage », confirme Patrick Boffy, référent Paca pour l’associatio­n Férus.

D’ailleurs, c’est uniquement à ça qu’on peut le reconnaîtr­e : « Autrefois, il était galeux, tout petit. Maintenant c’est un loup adulte en pleine forme », relève le référent Férus.

Le patron des chasseurs drômois, lui, s’interroge : « Quel est le protocole de relâcher ? Quand on relâche un aigle royal, on le remet près de la zone de capture… Là, on aimerait savoir la connexion entre les Alpes-Maritimes et notre départemen­t, même si ce n’est pas un exploit de parcourir de telles distances pour un loup. On aimerait que l’OFB nous communique son tracé ».

Il faut dire que le dossier relève de l’exceptionn­el. Après avoir été capturé à Valberg par les services de l’État, l’animal protégé avait été envoyé en centre de soin. Puis plus de nouvelles. Une pétition avait alors été lancée par l’associatio­n de défense des animaux One voice pour que des nouvelles publiques officielle­s soient données. Elle avait récolté plus de 45 000 signatures. « Début août, le directeur de la biodiversi­té au ministère de l’Environnem­ent avait répondu qu’il avait été relâché dans les Alpes françaises, ce qui était volontaire­ment vague, mais que tout allait bien, se satisfait Patrick Boffy. Ça montre que l’État a franchi un palier : il y avait d’autres cas de loups soignés, mais jamais relâché. C’est la première fois. » Il espère désormais pour l’animal qu’il soit accepté par les meutes locales.

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(DR) Le louveteau, désormais adulte, porte un collier de repérage.

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