Nice-Matin (Cannes)

Le bal des ambitieux

- L’ÉDITO de DENIS CARREAUX Directeur des rédactions du groupe Nice-Matin edito@nicematin.fr

Au nom de quelle urgence se bousculent-ils si vite sur la ligne de départ ? A un an et demi de l’élection présidenti­elle, on voit fleurir velléités et annonces de candidatur­e à la fonction suprême. Dernier à être entré dans la course dimanche soir sur TF1, Jean-Luc Mélenchon est déjà le septième prétendant déclaré. Il rejoint les ex-duétistes de l’entre-deux tours de 2017, Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan, le trublion béarnais Jean Lassalle, le chantre du Frexit François Asselineau, le très conservate­ur Jean-Frédéric Poisson et le député déjanté (LREM) Joachim Son-Forget qui a déclaré ses ambitions présidenti­elles chez... Cyril Hanouna. Derrière cette cohorte de candidats qui, à l’exception du dernier, n’en sont pas à leur coup d’essai, on assiste ces derniers jours à un magnifique bal des ambitieux.

Reconverti, entre autres, dans la production de miel, l’ex-ministre du Redresseme­nt productif Arnaud Montebourg aimerait bien venir butiner du côté de l’Elysée. La sortie, mercredi dernier de son livre L’Engagement, met en tout cas l’homme à la marinière en position de tenter un retour en politique. Son empresseme­nt aurait d’ailleurs poussé le leader des Insoumis à accélérer le mouvement. Dans le rôle de l’éternelle reine des abeilles, Ségolène Royal multiplie les déclaratio­ns sur tous les sujets. L’ancienne finaliste de la présidenti­elle de 2007 face à Nicolas Sarkozy se dit « prête à mener la bataille pour 2022 ». A droite, Xavier Bertrand laboure inlassable­ment le terrain en mode Chirac, Bruno Retailleau fourbit ses armes, Valérie Pécresse « veut faire entendre sa voix », Laurent Wauquiez prépare son come-back depuis l’Auvergne et Philippe de Villiers « n’exclut rien ». L’offensive de Jean-Luc Mélenchon, inventeur du concept curieux des 150 000 signatures, décidera-t-elle tout ce petit monde à sortir du bois rapidement ? Rien n’est moins sûr. Si loin de l’échéance, en pleine crise sanitaire, les Français ont la tête ailleurs. Il faut dire que dix-huit mois, c’est une éternité par les temps qui courent.

« Si loin de l’échéance, en pleine crise sanitaire, les Français ont la tête ailleurs. »

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