Le coup de gueule de Blain
L’ancien cycliste professionnel a pris sa plume jeudi pour interpeller Roxana Maracineanu, la ministre déléguée aux Sports. Un texte largement partagé sur les réseaux sociaux
Jeudi matin, Alexandre Blain est allé rouler dans l’arrièrepays niçois. Son statut d’éducateur professionnel lui permet, alors il s’est évadé quelques heures autour de chez lui, dans la vallée du Paillon. « J’ai vu des chasseurs partout, réunis pour faire des battues. Je n’ai rien contre eux, mais on voit bien qu’il y a deux poids, deux mesures ». L’ancien coureur professionnel (2008 à 2017, âgé de 39 ans), qui n’a jamais eu sa langue dans sa poche, décide alors d’écrire un texte intitulé “J’ai vraiment mal à mon sport”, pour partager ce qu’il a sur le coeur. Il s’en explique.
Vous avez voulu interpeller Roxana Maracineanu, vous lui en voulez de ne pas défendre “notre communauté” ?
J’en veux aux instances dirigeantes du sport qui ne défendent pas la communauté sportive. Roxana Maracineanu, tu ne la vois pas, tu ne l’entends pas. Nous, sportifs, sommes les grands oubliés et tout le monde s’en fout. D’ailleurs, elle n’est même plus ministre des Sports, mais seulement ministre déléguée (depuis le juillet et le nouveau gouvernement Castex), cela montre bien l’intérêt que l’on porte au sport. Je prends l’exemple du cyclisme, le sport que je connais le mieux.
La FFC se félicite d’avoir obtenu des autorisations pour les professionnels et les re catégorie de pouvoir rouler librement, mais pour pouvoir atteindre ces catégories, il faut que les plus jeunes puissent aussi s’entraîner.
Les chasseurs autorisés à pratiquer leur activité, ça a été la goutte d’eau ?
Encore une fois, je n’ai rien contre leur activité, mais on a le
RUGBY - TOP
droit de porter un fusil sur l’épaule dans la nature, mais pas d’aller courir ou rouler. Le fumeur qui fait la queue devant le bureau de tabac a plus de libertés que le sportif. Pourtant, les bienfaits du sport pour la santé physique et mentale ne sont plus à démontrer. Je comprends les restrictions liées à la situation sanitaire, je n’ai pas la solution miracle, mais je pointe du doigt des incohérences, qui méritent au moins une réflexion.
HANDBALL - LNH Vous pensez aussi aux clubs, aux partenaires, qui sont les « sacrifiés »...
Economiquement, on a beaucoup entendu le désastre que ce confinement allait engendrer pour les restaurateurs, les PME...
Et pour les clubs sportifs, les organisateurs, les acteurs du monde sportif ? J’entends que les licenciés veulent se faire rembourser, mais sans les adhésions, les clubs ne vont pas survivre. Et si un maillon de la
HANDBALL - LFH
chaîne saute, c’est tout qui peut se casser la gueule. Alors, à mon petit niveau, j’avais envie d’alerter.
‘‘
Je pense surtout aux jeunes, qui ont besoin de faire du sport ”
Vous dites « culpabiliser » parce que votre statut professionnel vous permet de pratiquer votre sport...
On m’a demandé pourquoi je n’organisais pas les cours comme lors du premier confinement (il coachait à distance sur les réseaux sociaux), alors je me sens coupable de pouvoir faire mon sport librement, grâce à ce statut d’éducateur professionnel (EAPS). Je pourrai faire mon sport égoïstement sans me soucier des autres, mais je n’y arrive pas. Je pense surtout aux jeunes, qui ont besoin de faire du sport. Mon fils a ans. A l’école, il a le droit de côtoyer les autres enfants en étant encadré par son instituteur, mais il ne peut pas pratiquer son sport. Pourtant, le président du club “Courir à Peillon” est ce même instituteur.
S’il est capable de faire respecter les règles sanitaires à l’école, il peut aussi le faire dans le milieu scolaire.
Le sport individuel devrait pouvoir continuer ?
L’arrêter, c’est une aberration. Qu’on interdise le sport collectif en salle, ok, mais celui à l’extérieur pourrait être encadré. Au foot, par exemple, on interdit les contacts, on travaille davantage les passes ou la PPG (préparation physique générale) pendant un mois. Et on contrôle les clubs, comme on pourrait, de la même façon, ouvrir les libraires et vérifier qu’elles respectent les règles sanitaires. Le tennis n’est pas autorisé sous prétexte que les deux joueurs
VOLLEY - LAF