Une célèbre pâtisserie change de mains
Antibes Ouvert quatre jours avant le reconfinement, l’établissement au 8 bd Dugommier a dû s’adapter. Aux fourneaux, le chef Michaël Durieux prend la succession de Christian Cottard
Petits yeux mais grand sourire derrière le masque : « On est fatigués, oui. Mais on est surtout contents ! » Il faut dire que le nouveau challenge que s’est fixé le chef Michaël Durieux n’est pas franchement de la tarte. Puisqu’il est le digne successeur de la gourmandise au numéro 8 du boulevard Dugommer d’Antibes.
Pas évident de passer après le maître qui a régné et fondé ces lieux, Christian Cottard. Institution qui a su marquer avec croustillance tout un quartier. « J’avais besoin d’avoir son aval », reconnaît l’ex-chef pâtissier du Majestic à Cannes : « Cet endroit c’est son bébé. Il faut qu’il sente qu’il est entre de bonnes mains. » Pour autant, pas question de se refréner sur la créativité pour celui quiaunsijoliCV( voir encadré). « Je propose une autre pâtisserie, la mienne, contemporaine. Et visiblement cela plaît donc j’en suis ravi ! », sourit le passionné qui a également opté pour apposer un autre mot à côté de son nom. Boulangerie.
« On courait partout ! »
« Nous faisons également du pain, ce qui n’était pas le cas avant ici », souligne le chef d’entreprise qui conserve les dix lettres de La Closerie sur le fronton du restaurant. « Je ne me voyais pas le nommer autrement, c’est évident qu’il faut le garder », affirme celui qui a également oeuvré pour Fauchon sur la Côte d’Azur en balayant du regard la terrasse, vide par la force des choses : « Nous avons ouvert quatre jours avant ce deuxième confinement. »
Hasard du calendrier qui a toutefois permis à son équipe de se faire une idée : « Le premier jour nous avons fait quinze couverts, c’était timide. Et les autres on est montés à cinquante ! On courait partout, c’était génial. »
Un projet freiné dans son bel élan. Aux côtés de son épouse Oana avec qui il dirige ce nouveau navire, il soupire : « Je n’ai pas pu renouveler les contrats, garder tout le monde. Au départ nous étions dix. Aujourd’hui nous sommes trois sur le pont. »
Un sentiment d’avoir les ailes coupées. « Je ne vais pas vous mentir, j’ai mis un jour et demi à digérer la nouvelle… »Mais trop de détermination pour ne pas poursuivre sur cette envolée.
« Il y a clairement un potentiel. Même en offrant uniquement la vente à emporter et la livraison on le constate : la vitrine se vide chaque jour. » Un signe qui ne trompe clairement pas. « Ce qui nous fait chaud au coeur c’est d’entendre les retours des clients, c’est très positif. » Ni du genre à compter les heures ni à faire les choses à moitié, le chef l’assure tout de go : « L’échec n’est pas envisageable. »
« C’est un bijou »
Ici, on se remonte les manches. Et on fourmille d’idées : « A l’avenir, lorsque cela sera possible, nous souhaitons clairement développer une offre en soirée. » De quoi imaginer déjà l’extérieur décoré de douces lumières. Mais pas seulement ! Puisqu’au premier étage de la propriété, un joyau se niche : une terrasse exposée plein sud. « Ce sera notre rooftop. On proposera des cocktails originaux. » Futur place-to-be. « On pourrait aller plus vite, développer encore plus de choses, même à l’heure actuelle. Mais avant tout je souhaite que l’on parte sur du solide, que l’on se structure », assure celui qui tient à suivre sa philosophie à la lettre : offrir du plaisir à prix accessible. Une conviction qui fait se lever tous les matins ce créatif instinctif.
Course de fond.
Qui en vaut clairement la peine. Coûte que coûte.
Levant la tête, il désigne la charmante bâtisse : « C’est un bijou. D’ailleurs c’est pour cela que j’ai nommé la société “L’écrin”. » Coffret qui ne demande qu’à révéler ses trésors à déguster avec bien plus que les yeux !