Nice-Matin (Cannes)

« ON VA MOURIR »

Environ 3 000 Azuréens ont battu le pavé à Nice, hier, à l’appel de l’associatio­n Nice la Vie. Des profession­nels touchés par le confinemen­t venus crier leur colère et leur désespoir

- STÉPHANIE GASIGLIA

Le «SOS» des commerçant­s hier à Nice

Ils veulent rouvrir et « retrouver leur liberté »

Mille cinq cents personnes », selon la police, « quatre mille », selon les organisate­urs. Plutôt entre deux, au doigt mouillé. À l’appel de la toute jeune associatio­n Nice la Vie, les profession­s impactées le plus directemen­t par la crise sanitaire et par le confinemen­t « saison 2 » ont manifesté à Nice, hier, de la place Garibaldi jusqu’à Masséna en passant par Félix-Faure. Avant un retour sur Garibaldi (1)...

Coiffeurs, restaurate­urs, cafetiers, serveurs, fournisseu­rs, tous réunis et symbolique­ment habillés de noir, pour lancer un cri d’alerte : «Ne nous laissez pas mourir. Laissez nous rouvrir nos commerces et nos restaurant­s ».

« Dans un état critique »

« On est tous pris à la gorge ! », lance un restaurate­ur niçois au bout du rouleau. «Iln’ya pas que la Covid qui nous tue ». « Ça concerne tout le monde, on est dans un état économique critique. Si on manifeste, c’est que l’on veut s’en sortir et que l’on a plus d’autres choix. On a plus la motivation et plus les finances », renchérit une membre de Nice la Vie.

Plus loin, des employés d’hôtel et de la restaurati­on se sont regroupés.

L’un d’eux agite sa banderole : « J’étais maître d’hôtel, aujourd’hui quoi qu’il en coûte, je suis dans la merde », alors que les autres manifestan­ts scandent : « Laisseznou­s respirer ». Des patrons de magasins de chaussures ou de vêtements grossissen­t les rangs avec leurs sacs de shopping siglés «lamortdes boutiques ».

Un grand SOS

Une manifestat­ion comme un grand SOS, lancé aussi par le monde de la culture. «Artistes RIP », « Musiciens en deuil », pouvait-on lire sur des cercueils ballottés dans la manif. « Si cette situation perdure, le monde artistique ne s’en relèvera pas », souffle un comédien. « L’art est public ? La République ! », philosophe un autre.

Et au milieu, des parents en colère contre le masque pour les bambins de six ans. Ils ont monté un collectif : «Bas les masques pour nos enfants ». Émilie en est l’une des porte-parole : « On est soutenus par Parents de France, par Action 21 Paca et France. Un référé va être déposé à Paris le 18 novembre. »

Et dans le cortège, tour à tour, on a entendu La Marseillai­se, Nissa La bella ou encore Bella Ciao... ainsi que des organisate­urs s’égosiller à essayer de faire respecter les gestes barrière et le port du masque.

Dur, dur...

De très nombreux manifestan­ts le portaient sur le menton. Ou pas du tout.

1. Une manifestat­ion autorisée par la préfecture.

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 ??  ?? La manifestat­ion, qui avait été autorisée par la préfecture, s’est déroulée dans le centre-ville. (Photos Dylan Meiffret)
La manifestat­ion, qui avait été autorisée par la préfecture, s’est déroulée dans le centre-ville. (Photos Dylan Meiffret)

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