« ON VA MOURIR »
Environ 3 000 Azuréens ont battu le pavé à Nice, hier, à l’appel de l’association Nice la Vie. Des professionnels touchés par le confinement venus crier leur colère et leur désespoir
Le «SOS» des commerçants hier à Nice
Ils veulent rouvrir et « retrouver leur liberté »
Mille cinq cents personnes », selon la police, « quatre mille », selon les organisateurs. Plutôt entre deux, au doigt mouillé. À l’appel de la toute jeune association Nice la Vie, les professions impactées le plus directement par la crise sanitaire et par le confinement « saison 2 » ont manifesté à Nice, hier, de la place Garibaldi jusqu’à Masséna en passant par Félix-Faure. Avant un retour sur Garibaldi (1)...
Coiffeurs, restaurateurs, cafetiers, serveurs, fournisseurs, tous réunis et symboliquement habillés de noir, pour lancer un cri d’alerte : «Ne nous laissez pas mourir. Laissez nous rouvrir nos commerces et nos restaurants ».
« Dans un état critique »
« On est tous pris à la gorge ! », lance un restaurateur niçois au bout du rouleau. «Iln’ya pas que la Covid qui nous tue ». « Ça concerne tout le monde, on est dans un état économique critique. Si on manifeste, c’est que l’on veut s’en sortir et que l’on a plus d’autres choix. On a plus la motivation et plus les finances », renchérit une membre de Nice la Vie.
Plus loin, des employés d’hôtel et de la restauration se sont regroupés.
L’un d’eux agite sa banderole : « J’étais maître d’hôtel, aujourd’hui quoi qu’il en coûte, je suis dans la merde », alors que les autres manifestants scandent : « Laisseznous respirer ». Des patrons de magasins de chaussures ou de vêtements grossissent les rangs avec leurs sacs de shopping siglés «lamortdes boutiques ».
Un grand SOS
Une manifestation comme un grand SOS, lancé aussi par le monde de la culture. «Artistes RIP », « Musiciens en deuil », pouvait-on lire sur des cercueils ballottés dans la manif. « Si cette situation perdure, le monde artistique ne s’en relèvera pas », souffle un comédien. « L’art est public ? La République ! », philosophe un autre.
Et au milieu, des parents en colère contre le masque pour les bambins de six ans. Ils ont monté un collectif : «Bas les masques pour nos enfants ». Émilie en est l’une des porte-parole : « On est soutenus par Parents de France, par Action 21 Paca et France. Un référé va être déposé à Paris le 18 novembre. »
Et dans le cortège, tour à tour, on a entendu La Marseillaise, Nissa La bella ou encore Bella Ciao... ainsi que des organisateurs s’égosiller à essayer de faire respecter les gestes barrière et le port du masque.
Dur, dur...
De très nombreux manifestants le portaient sur le menton. Ou pas du tout.
1. Une manifestation autorisée par la préfecture.