Paroisse Saint-Armentaire d’Antibes : communion devant les écrans
Rassembler le troupeau ? Un concept des plus complexes en cette période de confinement pour les hommes d’Église. « Il ne faut oublier aucune brebis », souligne le père Paul Chalard, curé au sein de la paroisse Saint-Armentaire d’Antibes : « Nous faisons en sorte de garder le lien. Notamment avec les personnes âgées, isolées. »
Un des moyens développés ? La diffusion massive des numéros personnels de chaque prêtre. Un peu comme une permanence téléphonique. « Les gens peuvent nous joindre plus facilement, on peut ainsi répondre à leurs interrogations. » Qui, entre la crise sanitaire et les récents attentats de Nice s’avèrent on ne peut plus prégnantes.
« La crainte est là »
« On ressent une crainte, une peur », concède Gaëlle Dumas, de l’association des amis de Saint-Armentaire qui ne peut que constater l’effroi qui gagne ses consoeurs et confrères : « J’ai vu des gens partir vite, s’excuser de ne pouvoir rester plus longtemps sur les bancs. Les parents sont inquiets pour leurs enfants également. Le climat est anxiogène. » Difficile de trouver l’apaisement lorsqu’il n’est pas autorisé de se retrouver parmi les siens.
Si Suzanne Daste, 25 ans, suit la messe retransmise en direct sur Facebook le dimanche, elle le reconnaît : « Ce n’est pas pareil. Cela demande plus de concentration et de retirer tout ce qui pourrait retenir notre attention. » Le principal manque des fidèles ? La communion. « Elle est désormais spirituelle, on récite une prière », explique Gaëlle Dumas qui voit d’un bon oeil les portes ouvertes des églises : « Malgré tout, on peut y entrer. Et la confession est toujours d’actualité. » Afin de permettre aux croyants de tout de même trouver un moment spécifique en leur lieu de culte, les Saints sacrements ont été installés. L’adoration peut ainsi prendre place sous les voûtes. Un palliatif à l’heure où le contact humain reste interdit.
À ce titre, des temps de parole sur la plateforme numérique Zoom sont organisés entre les pratiquants de la foi. Une manière comme une autre de poursuivre un cheminement personnel au milieu de ses frères et soeurs. Amen, 2.0.