Nice-Matin (Cannes)

L’humeur En détresse

- E. N.

Comment rester insensible au cri de détresse qu’ont poussé hier à Nice les petits commerçant­s, indépendan­ts, restaurate­urs, salariés, artistes... une nouvelle fois sacrifiés sur l’autel de la lutte contre la Covid. Pouvait-on faire autrement ? Oui, selon les donneurs de leçons, connus ou pas, qui y vont de leurs recettes miracles sur les réseaux sociaux pour ralentir la progressio­n du virus. Les Messieurs Dames je-sais-tout, éternels adeptes du contre-pied. Les écoles sont restées ouvertes, ce n’est pas une bonne idée. Et si elles avaient été fermées, ils auraient protesté. Les restaurant­s et petits commerces ont été contraints de tirer le rideau. S’ils avaient continué à accueillir leurs clients que n’aurait-on entendu de ces mêmes profession­nels du « je suis contre ». Dans le même temps, certains des élus qui ont déroulé le tapis rouge aux hypers dans leurs communes jouent aujourd’hui les défenseurs éplorés du petit commerce.

En face, le gouverneme­nt navigue à vue, essaie de sauver les meubles en asséchant moins l’activité économique que lors du premier confinemen­t, prend parfois des mesures iniques – qu’il rectifie sous la pression, c’est le cas en faisant fermer les rayons non essentiels des hypers et supermarch­és - et sans doute y a-t-il encore des mesures à prendre au vu notamment de ces nombreuses grandes surfaces qui n’ont plus le souci de faire respecter la jauge et la distanciat­ion. Mais y a-t-il une vraie réussite ailleurs dans le monde face à un virus que personne n’arrive à maîtriser sans contrainte ?

Au-delà de tout ça, ce cri de détresse, qui s’est exprimé hier dans la rue à Nice, doit être mieux entendu des pouvoirs publics. Parce que ces hommes et ces femmes, malgré des aides qui ne font pas tout, sont aujourd’hui à bout de forces.

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